In Paradisum, le label de Mondkopf et Guillaume Heuguet lance son premier séminaire à Paris. Deux jours de concerts et une fête qui tombent pile pour faire le bilan de trois ans d’exigence esthétique.
Plus qu’un simple label techno qui organise des soirées club, In Paradisum a sans cesse joué des décalages de parcours, invitant ceux qui l’ont suivi à réajuster avec eux ce qu’il est possible d’attendre d’une soirée, d’un concert… et d’un label. En quelques années In Paradisum a ainsi convié à Paris : Oneohtrix Point Never, Sandwell District, Andy Stott, Container, Ben Frost, Prurient… A alterné entre 100 personnes dans un garage et 1200 à la Gaité Lyrique… A proposé du drone à 4h du matin et de la techno à 150bpm à 21H… S’est planté en beauté, a touché de fragiles moments de grâce.
Ces deux jours de musique ne sont ni un anniversaire ni un festival, mais un rassemblement des adeptes autour des affinités secrètes qui continuent de courir entre des styles qu’il leur importe peu de définir. Les signatures du label au complet (Low Jack, Qoso, Mondkopf, Extreme Precautions, Run Dust) croiseront le fer avec leurs correspondants étrangers, de Morphosis à Emptyset en passant par Shapednoise.Entre exorcisme club et expérimentation live, le séminaire In Paradisum s’annonce comme un panorama à part dans le paysage électronique parisien, autour d’un désir inchangé : inventer des émotions inédites.
>> 27.11 TRABENDO: Mondkopf (Live) + Emptyset (Live) + Run Dust (Live) – Ouverture des portes à 19H30 <<
MONDKOPF
http://mondkopf.tumblr.com/
Hadès est l’aboutissement de la démarche d’un musicien – Paul Régimbeau, 27 ans – aka Mondkopf qui sait aussi bien jouer des contrastes profonds que du clair-obscur, et s’autorise à évoluer de la techno radicale à des hymnes au pouvoir cinématographique. Hadès est un de ces rares albums électroniques qui parviennent à une cohérence totale, justifiant la pertinence contemporaine du format. Les atmosphères traversées par la musique de Mondkopf jusque là y sont épurées et concentrées, et toujours profondément originales.
On pourrait penser que l’enfant terrible s’est assagi : c’est sans compter sur ses DJ sets qui le voient chaque fois réinventer un certain exutoire techno, et son sens du défi, qui l’a conduit à réinventer son live show au profit d’une formation en duo, guitares et machines, avec Greg Buffier du groupe ambient Saaad. Sur fond de paysages d’apocalypse, le propos de l’album y prend toute son ampleur, et les deux musiciens y déchaînent les éléments, dans des salves d’intensité soniques qui fusionnent puissance électronique et électrique. Une expérience au-delà des tendances actuelles des performances “electro” et qui ne fait encore que commencer…
EMPTYSET
http://www.discogs.com/artist/744263-Emptyset
Fondé en 2005 par James Ginzburg et Paul Purgas à Bristol, le projet Emptyset est très marqué par leur proximité aux milieux de l’art et du design sonore, leur intérêt pour les dimensions environnementales du son, l’architecture, l’électromagnétisme. La succession d’albums qu’ils ont délivré ces dernières années sur des labels comme Subtext ou Raster Noton en font les prolongateurs évident de la démarche de Pan Sonic (RIP). Une musique sans histoires mais spectaculaire et cathartique, avec une héroïne : l’infrabasse. On accueillera enfin et pour la première fois à Paris leur live A/V, après plusieurs années de rendez-vous manqués.
https://www.youtube.com/watch?v=-2pb9gTUgJg
RUN DUST
https://soundcloud.com/los_music
Run Dust est le pseudo Luke Calzonetti, basé à Hannover en Allemagne, qui se concentre sur ses sorties électroniques. Actif depuis le début des années 2000, Calzonetti a connu différents projets aux Etats-Unis dont un groupe de noise-rock NY très bien avec un nom à faire pleurer Familles de France. Run Dust a sorti des choses chez Karl Schmidt Verlag, Opal Tapes, Tesla Tapes, Nute, et Precipice Records, mais il vient surtout de terminer son premier album pour In Paradisum, composés de onze sessions machine faites d’or et de poussière, traversant techno speedée, deep house et bruitisme de sous-sol avec une décontraction et une grâce déconcertantes. De ce qu’on en a aperçu son live a l’air un superbe et monstrueux défouloir qui rappelle les loopings de synthés infernaux d’Aphex Twin ou Unit Moebius il y a dix ans, avant que tout ne foute le camp.
PREVENTES : 18,80€
http://www.digitick.com/in-paradisum-seminaire-1-mondkopf-emptyset-run-dust-concert-le-trabendo-paris-27-novembre-2014-css4-digitick-pg101-ri2678748.html