Le Sónar Festival, né à Barcelone, a fait jouer les plus grands artistes de la scène électronique au monde. Depuis plus de 10 ans, ce festival international n’a de cesse de renouveler ses line up en étant chaque année et dans chaque ville (plus de 50 aujourd’hui) à la pointe des nouvelles tendances musicales. Durant cette fin d’année le Sónar s’est produit en Amérique du sud (São Paulo, Buenos Aires, Santiago de Chile et Bogota).
Nous nous pencherons dans cet article sur le Sónar de São Paulo. Ce festival est bien plus qu’une simple scène avec Dj’s et baffles… Non ! L’organisation a fait les choses en grand à São Paulo. Le festival a duré quatre jours (oui oui vous avez bien lu) avec une soirée clubbing se déroulant le 28 novembre.
Autour de ce festival, de nombreux ateliers ont été mis en place : projections de films, débats, expositions, présentation Ableton et networking, le tout sponsorisé par Redbull of course.
Carnet de vol – Soirée du 28 novembre de l’intérieur
J’arrive à 21h, avec 30 minutes de retard m’étant dit « je vais arriver à l’heure mais pas trop quand même ». La ponctualité européenne aura eu raison de moi. J’arrive dans une salle vide (les quelques techniciens et orgas de la salle ne comptent pas) mais pas de panique car ici c’est le Brésil, tout est « tranquillo ». Alors je patiente, il y a du son qui sort d’on ne sait où, deux écrans énormes où sont projeté le teaser du Sónar et quelques pubs.
Après quelques minutes d’attente, la scène se met rapidement en place pour accueillir Valesuchi, une productrice chilienne à lunettes, qui secouent ses cheveux dans tous les sens. C’est une agréable découverte pour moi. De la très bonne techno, entre sons mélancoliques et sombres avec une touche positive, le parfait 50/50 entre la profondeur de la techno et cette chaleur latine. Elle travaille notamment avec Matias Aguayo, que je ne présente plus. Ses compositions sont clairement un mélange de deep house tout droit sorties de Detroit et de… Cumbia. Malheureusement nous n’étions que très peu à ses pieds.
Ensuite, place à Evian Christ, jeune Dj anglais qui nous vient de Liverpool et actif depuis environ 2012. Son set fut beaucoup trop noir et brumeux (voir notre playlist de l’enfer), ce qui pouvait clairement plaire. Bien évidemment, je ne doute pas du talent de ce jeune homme qui a travaillé avec Kanye West pour Yeezus sur « I’m in it » du haut de ses 23 ans seulement.
Son set se situait entre transe, house minimaliste et quelque chose qui fait peur… Des up quelques peu positif et des downs très très occulte. Sa place dans la timetable n’était sûrement pas la meilleure non plus. Entre la douce Valesuchi et notre Brodinski national.
L’attente fut longue entre chaque dj’s (live oblige), changement de scènes etc… J’ai eu le temps de parcourir la salle en long, en large et en travers, de visiter le fumoir avec petit palmiers et vue sur les buildings de São Paulo et de dire bonjour à Brodinski avant son set.
On en vient donc à Brodinski qui a joué sur tous les Sónar d’Amérique du Sud pour sa tournée Brava Tour. Le Français s’installe, récupère sa casquette et donne tout ce qu’il a. Evidemment, les titres de l’album Brava, mais aussi le dernier Numero Uno de Myd, Exit de Dubfire (ft. Miss Kittin) et un remix de Let The Beat Control Your Body, sa petite signature. Peu à peu la salle se remplit clairement et les rangs se resserrent pour danser sur les titres entraînants du fondateur du label Bromance. Le tout se finira sur US (présent dans notre Clip moi ça #15) avec le B de Brava, aux couleurs du drapeau français, pour laisser place à d’autres européens.
Alors là, je n’ai pas trop compris, enfin si, mais TOUS les brésiliens attendaient The Chemical Brothers. À aucun moment je n’aurais penser à ce point ! Tous connaissaient le rythme, les paroles et presque le vdjing. L’installation a été très longue étant donné les grands panneaux pour la projection du vdjing – les robot verts qui courent etc… – mais ça valait le coup d’attendre.
Oui ils ont été bons, oui leur set à été agressif et puissant, oui ils ont joué Do it again, oui ils ont joué Galvanize, oui c’était du live et oui c’était fabuleux… Une folie, plein d’espoir et d’amour. On aurait pu penser que le duo allait être fatigué et bien non. Le public en redemandait encore malgré la longueur de leur set qui à dû être le plus long.
Pour la suite il y aura eu Zopelar et Hot Chip (groupe pour lequel j’étais venue au Sónar mais la fatigue + les dj’s précédents m’ayant épuisée + l’attente + la chaleur, je n’ai donc pas eu le courage de rester plus longtemps car oui, je suis une petite fille fragile). Ce n’est que partie remise…
En gros le Sónar Festival São Paulo 2015 a été très bon, un line up qui se tient bien. Un public déjanté et pourtant beaucoup plus âgé que les festivals dans lesquels je me rends d’habitude en France. Ici la moyenne d’âge était plutôt de 30-40 ans et Dieu sait que les brésiliens font jeunes. Bon ok, il y avait quelques personnes qui avaient la vingtaine. Mais je faisais partie des maternelles de la salle. Le Sónar se distingue clairement par sa programmation underground et avant-gardiste, les gens qui y vont connaissent les artistes. Sa tranche d’âge est plus âgée et ne se veut pas populaire mais pointue, limite intellectuelle. Le tout étant bien ficelé, mais la vraie question reste à quand un Sónar à Paris ?
Ne vous en faites pas, le Sónar revient en Europe en février à Rekjavik & Stockhom et en juin à Barcelone.
Report : Sarah Conte pour ItinéraireBis – Crédits photo & vidéo : Sarah Conte / ItinéraireBis