C’est dans un bel appartement parisien que nous avons rencontré le groupe Paupière venu tout droit du Québec et de passage à Paris durant quelques jours. Nous avons découvert les membres du groupe très fatigués de leurs aventures françaises, mais heureux. Pierre-Luc, Julia et Eliane, nous ont raconté l’histoire de ce groupe avant la sortie de leur 1er Ep « Jeunes Instants ».
ItinéraireBis : pour commencer, pouvez-vous nous dire comment est né le groupe ?
Eliane : Pierre-Luc composait depuis un moment et faisait des choses assez intéressantes. Julia, qui était sa copine à l’époque, a embarqué dans le projet pour mettre des textes sur ses musiques. Le résultat était là aussi plutôt intéressant, ils ont donc décidé de monter un groupe. Pour ma part, je connais Pierre-Luc depuis une dizaine d’années et nous avons toujours voulu collaborer ensemble. Je joue du piano depuis toute petite et cela collait à ce qu’ils recherchaient, donc je suis arrivée !
IB : pourquoi ce nom Paupière ?
Pierre-Luc : Parce que tu vois en ce moment on a les paupières très tombantes (rires).
Julia : Plus sérieusement, à la base Paupière c’était pour le côté purement esthétique. On voulait un nom francophone qui ne commence pas par « Les » et qui soit poétique. On s’attendait à cette question donc on a pas mal réfléchis… Et Paupière c’est ce qui protège les yeux, le regard c’est un peu un filtre sur la vie comme nous avec la musique.
IB : qui écrit les textes et qu’elles sont vos inspirations ?
Julia : On retouche les textes tous ensembles, nous n’avons pas réellement de rôle bien défini, même si c’est vrai que c’est plus mon rôle à moi. Après, concernant l’écriture, à la base on ne voulait aucun texte en « JE » ni de chansons introspectives.
Pierre-Luc : Au final, je pense que c’est difficile de t’inspirer d’autre chose que de ta vie, mais on passe par des personnages pour raconter notre histoire afin que ce soit plus vague, qu’il y est plusieurs manières de voir nos chansons.
IB : quelles sont vos influences musicales ?
Pierre-Luc : On s’identifie maintenant beaucoup aux groupes d’Entreprise (leur label). Par exemple, Grand Blanc qui a été une grande révélation pour nous. Il y a aussi d’autres artistes du label qui nous aident à comprendre notre style à travers leur musique.
IB : vous avez joué au Bars en Trans en Décembre dernier, vous venez de vous produire à Paris, comment avez-vous trouvé le public français ?
Julia : On a trouvé le public français plus difficile d’accès que le public québécois. Les gens sont plus dans l’analyse, plus attentifs. On se sent plus écouté. Au Québec, le public a des réactions plus facilement. C’est un peu à l’image des français en général, ici quand on se promène dans la rue on réalise qu’on est différent, plus extravertie. On parle fort. Mais on est très heureux d’être ici, il y a quelque chose de beau qui nous touche dans cette ville.
Pierre-Luc : Les groupes avec lesquels nous avons joué ici, je les ai trouvé très rigoureux et c’est un aspect auquel je m’identifie moins. Moi, j’aime cet aspect brut d’un concert quitte à sacrifier un peu de clarté pour plus d’émotion.
IB : pouvez-vous nous parler du titre 5 heures et de son clip ?
Julia : C’est le premier morceau que l’on a créé, c’était vraiment un exercice. C’est un titre très abstrait et le clip l’est aussi beaucoup. C’est la copine de notre directeur artistique (en quelque sorte) qui a réalisé le clip. On avait pas de budget donc on est allé dans la simplicité en essayant de faire le maximum. On est très content du résultat, ça nous représente bien.
Eliane : Il faut savoir que Pierre-Luc avait la clavicule cassée pendant le tournage, donc les plans ont été tournés jusqu’à l’épaule, premièrement parce que l’on avait pas de budget pour les costumes mais aussi parce qu’il ne pouvait pas bouger (rires).
IB : cela a été facile pour vous de passer devant la caméra.
Julia : Eliane est comédienne, donc pour elle c’était sûrement plus naturel. Pour Pierre-Luc et moi ça a été plus difficile. Faire du lypsing ce n’’est pas si évident que ça, mais le fait qu’Eliane soit là m’a beaucoup rassuré, elle a pu nous conseiller.
Pierre-Luc : On a vite compris qu’il fallait exagérer pour que l’expression paraisse «normale».
Eliane : Ce n’est pas moi qui ai donné ce conseil à Pierre-Luc (rires) Mais pour revenir à ce que disait Julia, c’est très différent de tourner dans un clip que de jouer en tant que comédienne.
IB : votre première EP « Jeunes Instants » sort le 29 Janvier, restera-t-il dans la ligné de ce premier titre ?
Pierre-Luc : 5 heures montrent bien ce que va être l’EP et notre univers. Mais c’était un titre assez « propre », ce ne sera pas aussi unilatéral, il faut s’attendre à danser un peu plus.
C’est sur ces rires que nous avons quitté le groupe qui, malgré la fatigue, a répondu chaleureusement à nos questions (on les remercie pour cela). L’EP « Jeunes Instants » sorti sur le label Entreprise est disponible partout dès aujourd’hui !