Le Dekmantel Festival s’impose aujourd’hui, après seulement 4 éditions, comme le festival et le label référence en matière de house techno contemporaine, fédérant les acteurs les plus pointus du game (CF la série des Dekmantel Podcasts). Retour sur les 3 jours du festival ayant eu lieu à Amsterdamse Bos au large d’Amsterdam les 5/6/7 août derniers.
Jour 1
Après une heure de transport du centre, une demi heure de marche pour accéder au camping, s’installer et enfin arriver dans l’enceinte du festival, nous faisons un rapide tour pour prendre possession des lieux.
6 scènes configurent l’événement, d’abord la main stage en arc de cercle, la petite red light radio derrière suivi du gros chapiteau UFO, sur une autre partie s’enchaîne la délicieuse Selectors stage au milieu de la jungle, la Greenhouse sous un chapiteau transparent à demi ouvert et la désormais famous Boiler stage. Le tout soundsystemé au Funktion 1 réglé à la perfection.
Quelques modifications de planning additionnées à une communication un peu moyenne nous font rater Dj Harvey dans la Selectors, nous ne manquons cependant la ghetto house du sir Moodymann et la micro trippy d’un Ricardo Villalobos frais de début d’après-midi .
Ol’ Dirty Bastard – Got your Money
Après un bref passage sur le techno groovy de Rhodad dans la UFO stage nous retournons en équipe à la boiler pour le set de Palms Trax, il y enchaîne une disco house du soleil dans une ambiance cocktail croisette dont il a le secret, la vibe prend, on se situe à cet instant dans l’endroit probablement le plus smooth de la terre. Pearson sound commence son set et nous décalons à la nuit tombée sur la techno tachicardisante du prophète Jeff Mills sur la main stage puis sur la techno made in england de Blawan. Retour au camping pour un mythique et vicieux « after toilette » avant une nuit réparatrice pour attaquer en bonne et due forme la deuxième journée.
Jour 2
Arrivée au milieu du b2b Daniel Avery Roman Flügel, la house bionique est bonne et nous préchauffe pour une après midi qui s’annonce haute en émotion. The Black Madonna gouverne la greenhouse stage et nous infantilise dans une house de Chicago percutante, le tout embrumé à grand coup de canon à fumigène, la vibe est solide et puissante, ça décolle dans tous les sens jusqu’à envoyer un mythique Jeff Mills – the bells emmenant la marais humaine dans la même direction, celle de la conquête du groove à son apogée.
Trop court passage sur la bass music trance low tempo hypnotisante d’une certaine Lena Willikens, les couleurs sont sublimes sous le saule pleureur de la Selectors, la basse sur le front gauche de la scène est tétanisante et envoûtante, les couples de tous sexes s’enlacent et s’embrassent, il y a de l’amour et de la beauté dans l’air, surement le chic d’une djette féminine aux commandes.
Nous nous perchons une heure sur la tour tropicale qui surplombent la main scene, les party people sont colorés, sur leur 31 le plus californien, les Tale of us distillent leur deephouse nocturne alors que le soleil bat son plein, apres c’est une affaire de goût.
Nous tentons de rejoindre la 2eme heure du live des autochtones Juju & Jordash mais les modifications de line up ont une nouvelle fois raison de nous et nous font tomber en plein set d’un Joey Anderson aride, lourd, stoner. La puissance des basses évolue de track en track, le tout dans un mood ghetto à l’image de ce real nigga from da hood.
Nous décidons de passer à la boiler de Black Madonna en b2b Mike Servito, same vibe same power house, des tracks ingénieux, groovy et vocaux mènent la danse sur toute la zone.
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L’illusion d’une fin plus tardive que les frustrants 23h nous fait passer trop tardivement au set de Donato Dozzy qui s’annonçait imperfectible dans ce cadre minéral qu’il retransmet si bien dans ses productions sous Voices from the Lake, malheureusement nous passons lors d’un passage sans kick, très ambiant et pas suffisant pour nous maintenir en place, nous fonçons donc au set de Dixon qui électrise la main scene à grand coup de sirène obsédante puis court passage sur la makina du nord pas de calais bien racée de miss Kraviz sous le chapiteau UFO.
Retour au campement par le chemin forestier ou la lutinerie opère à la lueur dorée des lanternes, comme une certaine magie en ces lieux privilégiés.
Jour 3
Arrivée tardive sur le site, nous fonçons directement en salle UFO pour supporter de façon chauvine notre Voiski national, un des rares frenchies à inscrire ses lettres de noblesse dans cette écurie, sans compter ses autres signatures chez LIES. Comme à l’accoutumée son live est spatial, frénétique, hachuré et très certainement stimulant. Nous enchaînons directement pour la 2eme heure du set de Palms Trax, la vibe est encore une fois très bonne malgré des transitions parfois longue et une prise de position facile mais efficace lors du dropage de Stardust – « music sound better with you », le remix de Bob Sinclar aurait été plus subtile.
Le temps se fait chaud, le soleil tape et les 3 jours de festival se font sentir, mais hors de question de penser confort alors que Fatima Yamaha s’apprête à réécrire son live en direct. Il arrive donc triomphant de sa boiler room passée et entame en douceur son live puis le fera évoluer entre nouveautés et track plus pitché. Il signe un instant clé du festival, représentant officiellement le son pop Dekmantel.
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