Crédits photo: Luc de Lagontrie
Vendredi dernier s’est tenu une nouvelle édition d’Alter Paname et, bien sûr, on y était. Quatrième événement de l’année 2016 après plusieurs réussites – et sans doute pas le dernier – ; juste de quoi nous détendre un peu avant la reprise. Tandis que l’événement était indiqué sous le nom de « Alter Paname : Planet Opéra » sur Facebook, la venue de Jeff Mills était donc assez discrète.
Pourtant comme toujours les infos vont vite et c’est très rapidement plus de 7000 intéressés que rassemblent le collectif. Intéressés certes, mais le jour J la météo n’était pas vraiment, voir pas du tout, favorable à l’événement. Le collectif, qui avait choisi de réaliser cette nouvelle aventure dans le parc départementale du Sausset, a donc failli le reporter, mais amour et paillette triomphe et malgré les intempéries qui ont rendus le montage et la technique difficile l’Alter Paname aura bien lieu.
C’était sans doute l’une des premières fois que le parc fut utilisé pour « servir » la musique électronique et, si on vous à parler de Jeff Mills un peu plus haut, on vous parlera aussi de Kosme, du Camion Bazar, de la scène Micro Climat ou encore de la scène Otto10 qui ont tout autant enchanté nos oreilles. Le rendez-vous était donc pris pour cette 10ème Alter en collaboration avec d’autres collectifs, toujours aussi atypiques. Leur description nous promet un voyage dans la 4ème dimension en ce week-end de pleine lune.
Début du voyage spatio-temporel avec le magicien Jeff Mills
Arrivé aux alentours de 23h45, l’attente est un peu longue et on remarque rapidement que, malgré la météo capricieuse et les places revendues, la plupart ne se sont pas laissés décourager. 30 minutes plus tard et beaucoup de bousculades, nous entrons enfin dans le parc. Difficile de savoir où aller puisque l’Alter Paname à mis en place 4 scènes différentes et la pluie ne cesse de tomber, mais nous nous laissons guider par les sonorités. Par chance, nous arrivons très vite sous le chapiteau où se produit Jeff Mills.
De prime abord, la salle laissait un peu d’espace à chacun pour danser mais on se retrouve très vite étouffé par la foule venue pour voir le maître de la techno de Detroit. Malgré notre léger retard, puisque Jeff Mills commençait son set à 00h, les débuts sont assez calmes avec des sons planants et aériens. Puis la tension monte et les danseurs s’émerveillent aux rythmes des kicks de l’artiste. Si la techno futuriste de Jeff Mills nous transporte, c’est sans doute aussi grâce à cet espace confiné qui amène une certaine proximité avec l’artiste, mais aussi grâce aux effets de lumières mis en place par Guillaume Marmin – artiste en collaboration avec le DJ.
Jeff Mills, autrement appelé « The Wizard » – le magicien – ne se contente pas de nous offrir des sons à 130bpm, puisque selon lui la techno ne se résume pas à ça, mais nous offre une expérience. A ses débuts, la techno de l’artiste se voulait révolutionnaire et engagée face a la pauvreté, la violence et l’injustice de Detroit. Né dans un contexte propice à la créativité, Jeff Mills n’a pas laissé tomber son premier combat : faire quelque chose de nouveau.
L’immersion est totale entre les flash et le système son qui retranscrit d’ailleurs plutôt bien les basses; difficile de ne pas perdre la notion du temps. Passant des morceaux plus anciens comme des plus récents (voir playlist ci-dessous), Mills nous fait voyager dans le temps tout en gardant une certaine cohérence dont il est le maître. Au fil des heures, Jeff Mills alterne entre kicks et mélodies, toujours aussi intense il en est presque impossible de deviner ou d’imaginer la suite du set tant l’artiste nous surprend.
5h de set plus tard – ou plus tôt 4h30 pour nous – nous en ressortons légèrement bouleversé par ce très beau set que nous a offert l’artiste. Tandis que l’artiste est souvent associé à la techno de Detroit, il est certain que sa musique s’éloigne des sentiers battus. Futuriste, moderne, nouvelle, évolutive, il ne s’agit plus uniquement de produire ou de créer mais plutôt de repousser les limites et le déjà vu.
A la recherche des paillettes
Crédits photo: François Guichard
Après ce voyage spatio-temporel, il est temps d’aller découvrir ce que le reste du parc a à nous offrir. Nous commençons par le Camion Bazar. Comme toujours, nous retrouvons Romain Play et quelques uns de ses amis : Sheitan Brothers, Flabaire et Gab, Trash Paillette… L’ambiance est bonne, les gens sourient, dansent, boivent mais le petit matin se lève et Kosme débute son set au chapiteau. Quelques minutes plus tard, nous retrouvons le jeune DJ français, qui, dans la continuité de Jeff Mills, nous offre un set sous le signe de la techno de Detroit. Immergeant son public dans son univers, Kosme nous transporte avec passion.
Crédits photo: François Guichard
La pluie s’arrête peu à peu, transformant le parc – qui aurait pu être un bon coin chill au petit matin pour s’allonger dans l’herbe-, en un grand champs de boue. Adieu les belles sneackers mais on ne va pas s’en plaindre car les moins chanceux sont ceux qui seront tombés dans la boue.
Mais ce qui fait que l’Alter Paname est à part: c’est aussi la joie et l’entraide entre chacun, exit les râleurs car il pleut ou que plus personne ne verra sa nouvelle paire. Ce sont des événements remplit de bonne humeur et de belles rencontre. Entre deux tracks de Kosme, direction la scène Otto10 et la scène Micro-Climat. Deux ambiances et scénographies différentes mais nous nous laissons guider par le son puisque les deux collectifs alternent entre plusieurs genre musicaux.
Crédits photo: Luc de Lagontrie
Sur le chemin, nous découvrons plusieurs installations réaliseés par les collectifs: scénographie qui nous emporte dans un univers « spatial », coin chill dans les arbres, sculptures…
Mais malgré toute la bonne volonté des organisateurs, la préfecture demandera à ce que l’événement s’achève à midi et non le soir. Quelques artistes ne pourront pas se produire mais, pour nous, l’événement se termine sur un bon sentiment: musique et art était de rigueur sans oublier la bonne ambiance et l’aspect collaboratif de l’Alter Paname.
Verdict ?
Finalement, cet événement aura bien marqué notre week-end et nous risquons de ne pas l’oublier de si tôt – et nos chaussures non plus -. Première Alter Paname pour nous et il est certain que nous ne manquerons plus aux prochaines. Beaucoup de personnes parlent de la teuf de l’année, nous avons envie de vous confirmer ça car OUI c’était grandiose. Alors pourquoi ? – explications –
1. Le lieu
Un parc naturel immense encore jamais exploité pour un tel événement et, qui en plus de ça, est à 4 minutes à pied d’une station de RER, donc facilement accessible.
2. La diversité des scènes
4 scènes différentes de quoi convaincre les plus indécis, et se balader librement dans cet espace vert du parc départemental du Sausset. Jeff Mills en collaboration avec d’autres collectifs (Camion Bazar, Micro Climat..), l’Alter Paname nous a offert une programmation haute en couleur.
3. L’ambiance
Il est certain qu’une bonne partie de la population présente était un public aguéri et habitué à ces événements – car oui après 10 éditions la réputation de l’Alter Paname n’est plus a faire-. Paillettes, fluo, déguisements était les mots d’ordre pour beaucoup et pour les autres on se contentait simplement de partager la joie de vivre et l’esprit de la fête. Adieu les problèmes et les pensées négatives: bonjour l’amour et les paillettes.
4. Le côté fun et artistique
Le parc a accueilli 4 scènes certes mais oubliez les décors conventionnels, ici c’est bien plus fun. Coin chill dans les arbres, boule à facette, canon à fumée, coin roller…
5. l’amour tout simplement
L’alter Paname n’est pas une simple fête, puisque derrière celui-ci, plusieurs dizaines de participants aident au montage, démontage dans la joie et la bonne humeur.
Crédits photo: Luc de Lagontrie
Le cadeau de la fin
Il ne nous reste qu’une chose à dire : ALORS C’EST QUAND LA PROCHAINE ? Et pour patienter, nous vous avons concocté une petite playlist avec amour et paillettes.
https://www.youtube.com/watch?v=8rEkKdgO-CE&list=PLfR01l164SNZfYisU4NlvkLCXoyT_pC7n