C’est LE rendez-vous mensuel de tout bon amateur de techno, la Possession n’a pas fini de nous surprendre avec ses soirées débridées et qualitatives. Lorsqu’on interroge certains habitués, on se rend très vite compte que ce qui plaît c’est les line-up pointus et ce public un peu friendly. Après avoir accueilli de nombreux artistes : Anetha, Answer Code Request, Clouds, Endlec… dans un univers où les barrières de genres tombent, il était temps pour nous de rencontrer le crew.
ItinéraireBis: comment avez-vous crée Possession ?
Possession: tout est venu d’un constat simple, que nous avons formulé au printemps 2015: l’absence de soirées techno à destination du public LGBTQIA + doublé de l’absence d’une soirée qui unisse et mélange avec une relative parité et le public hétéro et le public non-hétéro.
IB: quelles sont, selon vous, les meilleures Possession que vous ayez organisé au Gibus ?
François: il y en a quatre: la toute première (18 septembre 2015, pleine de folie, d’outrance et du feu magique de la nouveauté), la troisième (5 décembre 2015, venue en remplacement de la soirée tristement annulée du 13 novembre 2015, et pleine d’une énergie festive, d’une envie de libération, d’un besoin d’exorciser et d’aller de l’avant plus que palpables) et les deux dernières (21 octobre et 18 novembre, plus inattendues, denses et folles que jamais).
Mathilda: je suis d’accord avec les teufs que vient d’énoncer François mais je rajouterai aussi celle du mois de janvier 2016 ou j’ai vraiment découvert la finesse des mix de Tripeo. Son mix a été une grosse claque tout comme la date de Février 2016 avec le closing monstrueux de DJ DEEP.
IB: si l’on suit vos événements, on observe de très bons retours de la part du public hormis un mécontentement générale: lieu pas adapté ou trop de monde. Que pensez-vous faire pour remédier à cela ?
Possession: c’est le seul bémol, nous le savons, et nous essayons de faire comme nous pouvons. Tout d’abord, nous sommes contents que cette soirée se tienne au Gibus. Nous aimons la configuration de ce club, fait de plusieurs espaces qui se démarquent les uns des autres et dans lesquels il est loisible de passer – pour ainsi dire – différentes soirées. Il convient également de garder à l’esprit que Possession est une soirée que nous voulons voir se dérouler dans un club, et gay de surcroît : c’est ce que nous offre le Gibus, et je ne parle pas de sa situation au centre de Paris… Nous souhaitions nous inscrire dans une dynamique d’ancrage de la culture club, avec un rendez-vous mensuel dans un même lieu qui pour les habitués deviendrait comme un refuge ou même une seconde maison. Les soirées Possession perdraient de leur sens si elles étaient organisées dans de grands hangars prêts à accueillir le tout-venant. Nous nous voyons ainsi contraints de faire un choix à l’entrée mais donnons leur chance à chaque personne dons nous sentons qu’elle trouverait sa place chez nous. Cela fait certes du monde en fonction de la programmation et de l’heure qu’il est mais tel est le jeu. Et nous sommes loin d’être les seuls à être confrontés à ce type de problème. J’ai déjà vu la Machine (pour les 3 ans de la Blocaus), le Rex (pour un live de Ulwhednar) ou les clubs berlinois about:blank (pour les Staub en été), Ohm (pour les soirées Same Bitches) et Berghain (n’importe quelle Klubnacht estivale) pleins à craquer, à la limite du respirable il est vrai tant ils étaient victimes de leur succès. Et en même temps, il se passe quelque chose d’électrique et d’anarchique dans ce genre de situation… Il faut avoir les nerfs un peu accrochés je l’admets, mais il est tout aussi possible de s’abandonner.
IB: vous avez booké beaucoup de grands noms, quels sont les artistes que vous n’avez pas encore eu et que vous aimeriez avoir ?
Possession: Shifted, Blawan, Abdullah Rashim, Speedy J, Peter van Hoesen, Hector Oaks, Unforeseen Alliance, Terence Fixmer, Phase Fatale, Karenn, Marcel Dettmann, Pär Grindvik, Ulwhednar, Manu Le Malin, Robert Hood, DJ Nobu, PVS, Oscar Mulero, Silent Servant, Edit Select, DJ HMC, Emmanuel Top, Ben SIms, SHDW & Obscure Shape, Inland, Kobosil.
Mathilda: Moi personnellement j’aimerais faire Blawan ou Karenn en live sinon, Plannetary Assault System, Shiftef (live) et refaire à l’infini Tripeo, il a toujours fait des sets exceptionnels chez nous !
IB: quels sont les artistes/labels que vous suivez de près ?
Francois: MDR, Clergy, Northern Electronics, Ilian Tape, MORD, U-TON, Tresor, Speedy J, Karenn, Answer Code Request, Cleric, PVS, DJ Deep, Terence Fixmer, Sleeparchive.
Mathilda: En artistes français, j’adore les gars de J-Zbel, leur live est absolument incroyable et plein d’énergies avec des tonalités et sonorités trans, jungle et acid des années 90, la productrice et DJ Hemka dont j’adore les productions, elle a d’ailleurs signé sur le label de Rebekah et je trouve qu’on ne la voit que trop peu en ce moment sur les scènes parisiennes ! Aussi les deux compères de Container, Illnurse et BLNDR que j’apprécie et chacun avec leurs pattes différentes, bien plus industrielle pour l’un et beaucoup plus onirique pour l’autre (que l’on recevra d’ailleurs en live à la possession de décembre. Bien sûr deux gars de Concrete aussi, Shlømo dont j’adore les lives et les productions sur le label de Tripeo (dont je suis ultra fan), Wolfskuil Limited et le duo Behzad et Amarou dont je kiffe à chaque fois les sets. À l’international Setaoc Mass signé sur Figure, le producteur portugais Relapso, Kas:st sur Flyance Records…
Une seule chose: on vous réserve une très grosse surprise en janvier, une rareté qui devrait en ravir plus d’un…