Fondateurs du label Hungry Music, N’to et Joachim Pastor partagent la même passion pour la musique. Reconnu pour nous transporter dans un univers mélodique, le duo débute aujourd’hui une nouvelle aventure intitulée Sinners. C’est début 2017 que Joachim Pastor et N’to présentent leur nouveau label au Musée de l’Air et de l’Espace lors de l’émission « Cercle » rediffusée sur les réseaux sociaux. Mélodique et onirique, ce label est surtout plus obscur et dévoile, déjà, par son nom l’idée de pêché (cf : Sinners (en) > Pêcheurs (fr)). Après leur passage à la Marvellous Island à Torcy le 6 et 7 mai 2017, Joachim Pastor et N’to ont accepté de répondre à quelques questions.
IB : Revenons-en à vos débuts, comment s’est passé votre première rencontre ?
On avait la même agence de booking, et on s’est rencontré sur un festival où on jouait ensemble.
IB : Quelles sont vos influences musicales ? Qu’est-ce qui vous inspire pour produire ?
Nous sommes influencés par toute la musique que nous écoutons, et ce n’est pas toujours de la musique électronique. Des influences très larges sont bénéfiques pour la production. On reproduit parfois inconsciemment des schémas empruntés à des univers très loin de l’électro (Rock, pop, classique, jazz, hip hop), ce qui apporte une certaine richesse.
Nos inspirations peuvent venir de partout, de ce qu’on vit au jour le jour, d’une mélodie ou d’un motif qui est déjà là au réveil, d’un film, d’une sensation etc…
IB : Vous êtes à la tête de deux labels aujourd’hui. Avec toute cette expérience, quel conseil pourriez-vous donner pour lancer son propre label ? Quels sont les labels que vous suivez ?
Pour lancer son propre label il faut déjà un minimum avoir « fait ses armes » au sein d’autres labels. Cela permet d’être découvert par le public, et permet aussi de gagner en maturité. Je pense que pour lancer son label, il faut qu’il y ait déjà quelques personnes en attente du projet. Nous suivons tellement de labels qu’il est difficile d’en faire une liste !
IB : Vous vous êtes produits récemment à la Marvellous Island, quels ont été vos impressions sur le festival ? (public/lieu etc)
Le public était vraiment réceptif malgré le froid intense et la pluie journalière qui avait transformé l’herbe en boue. Le lieu est vraiment beau, c’est assez cool de se retrouver à la plage si proche de Paris.
IB : D’une manière générale, que pensez-vous de la scène électronique en France et de son évolution ?
J : Dans le monde de la musique électronique, la scène Française a toujours été importante, à toute les époques, mais elle vit un peu son âge d’or depuis quelques années. Cette musique s’est énormément démocratisée et de nombreux événements fleurissent un peu partout dans l’hexagone. Il y en a vraiment pour tous les goûts en matière d’électro et le public français est un des publics les plus chauds qu’on ait rencontré, ça c’est clair !
IB : Hungry Music, fondé en 2014, est aujourd’hui un label bien installé partout en France. Qu’est-ce qui vous a donné envie d’en créer un autre ?
J : Nous avions envie de faire partager au public une couleur musicale différente, des projets qui ne correspondaient pas à la ligne artistique d’Hungry Music. Au final on s’est lancé dans cette nouvelle aventure en créant ce second label à la musique un peu plus sombre, peut-être un peu plus en adéquation avec ce monde qui ne tourne pas toujours comme on le souhaiterait.
IB : Les labels sont de plus en plus nombreux, que pensez-vous apporter à la scène française ?
On n’a peut-être pas la prétention d’apporter quelque chose à une scène précise, cela étant la couleur musicale que Sinners va proposer sera vraiment originale, et peut-être renouvellera un peu le contenu de ce qui se fait. Après ce n’est pas à nous de juger l’apport du label ! Ce sera plutôt aux journalistes comme vous et bien sûr au public qui découvrira les morceaux...
IB : Quelle sera la ligne musicale qui définira le label ?
On veut que le label s’inscrive dans une ligne très différente de celle d’Hungry. Cette direction musicale se veut plus mentale, plus introspective, plus « sombre » que sur Hungry Music. Évidemment la mélodie occupe une part super importante dans cet univers, mais avec un socle peut-être plus « techno » que d’habitude.
IB : Vous avez présenté votre projet en live au Cercle il y a quelques semaines, comment diriez-vous que vos musiques se complètent ?
Notre live « quatre mains » est justement un projet qu’on a monté pour présenter la ligne artistique de Sinners, tu as raison de parler de musiques qui se complètent car on y mélange justement des musiques de nous deux reprises à la sauce Sinners, et enfin des musiques des artistes dont on prépare la signature sur ce label. Il y a donc pas mal d’artistes mélangés au sein de cette prestation mais justement l’ensemble se mélange bien. À mon avis, c’est dû au fait qu’on est tous sur la même longueur d’onde, on pense le label de la même manière et c’est pour ça qu’il y a une sorte de cohérence qui ressort…
IB : SI vous deviez citer 5 tracks pour situer votre univers
Bodzin – Luka Leon
Extrawelt – Soopertrack
Ten Walls – Gotham
Tale of Us & Mind Against – Astral
Abe – Our Land
IB : Quel matériel utilisez-vous pour vos lives ?
Des contrôleurs midi principalement, des ipads, des macbooks, et des techniciens hors pair ! 🙂
IB : Vous disiez dans une interview « Notre ambition première est de pouvoir sortir de nouveaux artistes qu’on a découvert et en qui on croit dur comme fer, et surtout d’implémenter un vrai univers dans ce label. »Certains artistes ont le parti pris de créer un label pour sortir uniquement leurs productions, qu’en pensez-vous ?
C’est une bonne idée, si il y a un public qui est en demande !
IB : SI vous deviez citer un ou deux artistes qui vous ont surpris et qui vous donne envie de croire en eux ?
Stephan Bodzin a récemment prouvé qu’il était une des figures majeures de la scène. Son évolution sur 20 ans est incroyable et la façon dont il évolue actuellement traduit une très grande maturité, de la sensibilité et du génie. On ressent encore beaucoup de passion dans ses productions et ses lives, et c’est tellement motivant de voir que c’est le moteur d’une longue carrière. Franchement c’est un bel exemple.
Sinon si on parle d’artistes à venir, on a clairement pris une monstrueuse baffe sur un projet tout frais qui s’appelle « Abe ». Ca sera probablement les premières sorties sur Sinners et on vous conseille d’y être attentifs…
IB : Pour finir, quels sont vos projets pour 2017 ?
De nouveaux artistes sur les deux labels, de nouveaux projets pour nous, des lives spéciaux, bref de la musique en pagaille, avec Sinners et Hungry au centre de tous ces beaux projets !
Pour en savoir plus, rendez-vous sur leur page