ItinéraireBis a quitté ce week-end la grisaille parisienne pour la douceur des monts d’Auvergne, au festival du Diamant Vert. Land art et concerts sont les maîtres-mots de cet événement alternatif et confidentiel. Proposant une démarche inédite dans un milieu rural isolé, le collectif Blaster Blaster a su faire de ce site classé Natura2000 un véritable coin de paradis. Déconnexion totale puisque le retour à la nature se fait sans réseau. Troisième édition du festival le plus isolé de France, le pari de miser sur une scène émergente française fut une véritable réussite.
Arrivés sur le plan d’eau à 18h, on profite des derniers rayons de soleil autour de l’apéro mix par les Femmes Saoules. De Carmen à La Femme, ces deux demoiselles échauffent déjà les gambettes du public.
19h, ouverture du festival. On découvre alors la première scène. Deux foodtrucks sont là pour régaler nos papilles qui se font agressives après 8h de voiture. Il y en a pour tous les palets. La caravane jaune de L’Epicurienne vous propose fallafels ou wraps végétariens. En face, la clique de Tonton s’efforce de servir la ribambelle d’estomacs affamés avec des burgers aussi gros que le Canada, aux saveurs du Cantal et de frites maison. Au bar, les bénévoles tout sourire s’attellent à nous servir avec douceur et rapidité.Quelques coupes de champagne dans le gosier, nous nous dirigeons vers l’activité-phare de cette soirée : la charcuterie musicale. Plantée près de l’air de jeux, la caravane aux allures de cochon dézingué a mis tout le monde d’accord. Le concept simple mais extra ? Un blind test porcin qui vous rappelle toutes les chansons passées à vos sur-boums ou vos fêtes de famille arrosées. A la clé de cette petite cochonnerie ? Des lunettes cœurs et de quoi boire au bar. Le pactole est maigre mais l’expérience sensas. De fait, on s’attarde un peu trop à crier sur Ram Jam ou NTM en passant par Niagara et on en oublie les live-sessions. Retour direct devant la scène pour ne pas louper Keep dancing Inc, le duo de cold zouk aux influences anglo-saxonnes. Puis Ambeyance entre en scène. Au croisement entre italo-disco, new wave et synthpop, le duo de Charlotte et Eric a pour seul but de vous envoyer dans ce qu’ils appellent « l’Hyperespace ». Turnbalism clos cette première soirée éclectique. Grand gagnant de PWFM002, il a su séduire le public auvergnat entre sonorités africaines et house music. Il est 3h, les lumières s’éteignent mais au camping c’est encore la fête. Quelques festivaliers sont équipés d’enceinte pour continuer cette joyeuse ribote. Néanmoins, on se couche rapidement car le lendemain est riche en activités et ItinéraireBis ne comptait pas en louper une seule.Réveillés par une chaleur écrasante dans une tente quechua de qualité, on enfile les maillots. Collés au cul du Camion boulangerie, on attend le croissant qui nous remettra d’aplomb. Première baignade de la journée, l’eau est bonne et le radeau de la Méduse flotte pour laisser se dévoiler les quelques âmes de capitaine. On se dirige pour la séance de Yoga par Yoga et Bien-Etre. C’est un véritable moment de détente et de partage pour entamer cette journée. Dès 12h, on peut boire du vin rouge et danser devant la guinguette. L’après-midi est rythmée par une pléiade d’animations, toutes plus décalées les unes que les autres: concours de pétanques et molki, jeux des dames, diseuse de bonnes aventures (si jamais tu n’étais pas serein sur ton turfu). Ce qui a fait l’unanimité est l’incontournable tobbogan, aussi nommé « Ça glisse au pays des merveilles ». Cette installation a été créée par Rad Cow, une association de jeunes Cantaliens amoureux du sport extrême. Pour le plaisir des yeux, nous avons eu droit à quelques saltos… et beaucoup de plats. Les œuvres immersives s’accordent aux décors naturels du site. Tandis que certains se prélassent sur les immenses transats de bois, d’autres unissent leur amour autour de Prêtre Castor et Sœur Gisèle. Pour les plus petits était donné un spectacle de patates par Alexia Duc et mise en scène par Pierre Puech. La journée était à peine terminée que nous étions nostalgiques de tous ces doux moments partagés. Le samedi soir était un grand cru pour la scène musicale. Basile Di Manski ou « le crooner de la french touch » nous a régalé de sons rétro-futuristes. Los Niglos, groupuscule rochelais, a enflammé le public avec un rap chaloupant qui rappelle les bonnes heures de Cercle Rouge. The Fat Bangers a été la révélation de ce festival. Les quatre musiciens à lunettes servent une cuisine à base de sons soul et funk. Le tout est assaisonné de musique électronique et d’un bassiste hors pair. Le show nous laisse sans voix, sans jambe. Place au Dj Set de Léon x Léon, membre des Yeux Orange, affiné à la sauce boogie et à la house 90’s. Entre House et Disco Acid, le collectif lilloisSupaGroovalistic a véhiculé un camion d’amour pour terminer le week-end en beauté. Il est dimanche matin, dernière baignade dans le lac, dernière glissade au toboggan et il est temps de prendre la route du retour. Entre navette et retard SNCF, Paris ne nous avait pas manqué…
« ET CA FAIT ? LOS NIGLOS ! »
Crédits photo: Marielle Rossignol