INTERVIEW : VSK

Francesco Visconti, connu sous le pseudonyme de VSK, est un producteur de techno et DJ italien. Industriel, profond et mental, son style puise ses influences dans plusieurs genres. Après avoir fondé son propre label, Consumer Recreation Service (CRS), avec ses amis Conrad Van Orton et Vilix en 2010, VSK poursuit sa quête du monde de la nuit et signe plusieurs EP sur de gros labels comme Planet Rhythm, Perc Trax, Genesa ou encore 47. À l’occasion de son passage à Concrete pour la soirée dédiée au label 47, l’artiste accepte de répondre à quelques questions en revenant sur son parcours.

Francesco, tu as découvert la techno en fouinant chez un disquaire de la ville de Rome quand tu étais adolescent et tu t’es ensuite produit dans plusieurs clubs de la ville (notamment au Goa Club en tant que DJ résident). Que penses-tu de la situation et de l’évolution de la techno en Italie ?
L’Italie a toujours été au coeur de ce type de musique. Depuis les années 90, Rome et Naples étaient déjà très actives dans la culture club mais aussi dans la production. De nos jours, il y a beaucoup de producteurs techno qui représentent divers styles : d’un genre hypnotique à quelque chose de plus industriel. Mais la plupart d’entres eux vivent aujourd’hui en dehors de l’Italie car ces dernières années il était difficile de trouver des lieux d’expression. Mais dernièrement quelques promoteurs italiens ont remis en avant les producteurs de musique locaux, tentant quelque part de récréer cette scène perdue.

As-tu déjà rencontré Sergio Pace et Vincenzo Ferramosca, les deux membres de Boston 168, originaires de Turin et aujourd’hui également connus internationalement ? Quels sont les DJ/producteurs italiens avec qui tu as pu évoluer et te lier d’amitié ?
Je connais seulement leur musique mais je ne les ai jamais rencontrés.\n\nJe vais d’abord parler de Conrad Von Orton et Villix avec qui j’ai commencé mon label CRS à Rome. Nous avons grandi en découvrant et écoutant de la techno ensemble. Il y a aussi Ayarcana, MTD, Tracy de Sonntag Morgen et Giogio Gigli avec qui j’ai de nombreux points communs.

Dernièrement, si tu ne devais citer qu’un seul artiste qui t’a interpelé par sa musique ? (originalité, qualité, etc.)
C’est difficile de mentionner un seul et unique artiste, mais dernièrement j’aime beaucoup la musique des producteurs des labels Samurai Horo et UVB76.

Ton style est très reconnaissable, mélange de violence et de douceur, de sonorités industrielles et psychiques. D’où cela te vient-il ? Penses-tu que tes dernières productions sont influencées par la ville de Berlin, où tu t’es installé il y a déjà deux ans ?
Depuis le début j’ai toujours eu ce style puissant je pense, avec à côté, un plus sombre et mental. Ma première track aux influences industrielles a été produite en Italie. Berlin m’a peut être influencé dans ma façon de me produire plus que dans la production pure. J’ai remarqué que mes DJ-sets, depuis mon emménagement à Berlin, sont plus, je dirais, complets.

Tu te produis souvent en b2b avec Scalameriya. Peux-tu nous en dire plus sur votre collaboration ?
Notre collaboration est pour moi un beau mélange de différents styles. Nous avons le même point de vue de la production et du live, c’est assez facile de percevoir nos particularités, et je pense que le résultat final est quelque chose de nouveau pour chacun d’entre nous. C’est pour moi une des choses les plus importantes dans une collaboration.

Y a-t-il d’autres artistes avec qui tu aimerais produire et te produire ?
Il y a beaucoup d’artistes que j’aime et respecte, avec qui il serait incroyable de travailler, mais comme ma collaboration avec Scalameriya s’est faite si spontanément, il m’est difficile de donner des noms maintenant. Je pense que quelque chose de spontané est bien mieux que quelque chose de planifié quand on parle de collaboration.

Quel est ton plus beau souvenir de soirée, en tant que DJ ? Le club où tu adores jouer ? Sortir ?
Difficile de donner une réponse précise. Chaque gig me donne quelque chose de différent et d’unique. Pour mentionner quelques villes : Berlin évidemment est une de celles où je me sens le plus connecté, à Paris et Londres aussi j’ai toujours passé de bons moments.

Un morceau que tu portes toujours avec toi ?

Le label de Carola m’a introduit dans le monde de la techno.

Tu a sorti un nouvel EP le 27 août, troisième EP solo sur le label de Tommy Four Seven, 47. Comment as-tu rencontré Tommy ? Qu’est-ce qui t’a décidé à signer sur son label ?
Il y a un peu plus d’un an, nous avons joué ensemble à Londres au Corsica Studio, c’était la première fois que je le rencontrais. Après le gig il m’a impliqué dans le dernier various de son label 47 et nous avons réalisé que nous avions beaucoup de points communs. Cela a mené à la production d’un EP en solo, le troisième de son label. Pendant longtemps j’étais un grand fan de sa musique, donc je suis très reconnaissant et honoré de figurer sur son label qui représente totalement ma vision de la musique électronique.

On retrouve sur cet EP ton style, alliant force, mystère, espace et introspection. Le dernier morceau ‘Alias’, par contre, évoque une atmosphère cinématographique. Aimerais-tu te tourner vers la composition de musique de film ?
Merci beaucoup pour cette belle définition de mon EP, je l’aime beaucoup. Actuellement, à côté de ma carrière artistique, je travaille en tant qu’ingénieur et designer du son pour la télévision donc c’est un monde auquel je suis toujours connecté. Je n’ai jamais fait de bande son pour le cinéma mais bien entendu c’est quelque chose que j’adorerais essayer un jour tout comme le design sonore pour une installation artistique.

Tu te produis ce week-end à Concrete avec Tommy Four Seven, OAKE… Comment appréhendes-tu ce set ? Comment te prépares-tu ?
Ça va être un événement dédié au label 47, donc j’ai besoin de me concentrer sur les sons du label et les objectifs que Tommy veut atteindre. J’ai généralement une sélection assez large, cela dépend vraiment de la soirée et de l’ambiance elle-même qui définira la direction que je m’apprête à prendre. Pour moi ce sera ma première fois à Concrete. Je suis vraiment excité à cette idée, et j’ai envie que ce soit cette excitation qui me guide durant mon set.

Pour finir, et histoire de patienter un peu avant samedi, pourrais-tu nous donner 5 tracks qui représentent ton univers ?





Rendez-vous samedi soir à Concrete, plus d’infos ici.

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Francesco, you discovered techno when you were a teenager at a local record store in the city of Rome, and then performed at several clubs in the city (notably at the Goa Club as a resident DJ). What do you think about the situation and the evolution of techno in Italy?
Italy has always been a great center for this kind of music, both Rome and Naples were, from the 90’s, very active in the club culture and also from the point of view of production. Nowadays there are a lot of good Italian techno producers, representing many different shapes of techno, from the hypnotic style to the more industrial one, but most of them now are living outside of Italy, because until some years ago it has been very hard to find space to express themselves. Recently some Italian promoters are putting the attention again on the Italian producers, trying to recreate a scene.

Have you ever met Sergio Pace and Vincenzo Ferramosca, the two members of Boston 168, originally from Turin and now also known internationally? Or who is the Italian producer or/and Dj with whom you share the same vision and could collaborate/become friends with ?
I just know their music but I never met them. I can say Conrad Van Orton and and Vilix first, with them I’ve started in Rome my label CRS, and we grew up listening and discovering techno together. Also with Ayarcana, MTD and Tracy from Sonntag Morgen and Giorgio Gigli I have many common aspects.

If you were to name only one artist who’s music you’ve listened to lately and who has made a strong impression on you (originality, quality, ..)
It’s hard to mention only one artist, but lately I’m very into the music of the producers from Samurai Horo and UVB76 labels.

Your style is very recognizable, mix of violence, softness, and industrial sonorities. Where does it come from? Do you think that your last productions were influenced by the city of Berlin, where you settled two years ago?
From the beginning I’ve always had this hard style I think, alongside a deeper and mental one. My first tracks with industrial influences have been produced in Italy. Berlin maybe influenced my way of performing more than producing. I notece that my dj-set after my moving in Berlin are more, I can say complete.

You often perform in b2b with Scalameriya. Can you tell us more about your collaboration?
Our collaboration for me is a great mix of different styles. From both a production and a Live performance point of view, it s very easy to perceive our peculiarities, and I think that the final result is something new for the both of us, and for me this is the most important thing in a collaboration.

Are there other artists with whom you would like to produce and play ?
There are a lot of artists that I really like and respect, with whom it would be amazing to work, but as my collaboration with Scalameriya developed very spontaneously, it’s really hard to tell you some names now. I think sometimes spontaneity is more important than planning about collaborations.
What is your most memorable evening, as a DJ?
Even now I can’t give you a precise answer. Every gig gives me something different and unique. To mention some cities, Berlin of course is one of those I feel more connected to, in Paris and London also I always had really great times.

A record that is always in your bag ?
Marco Carola – Diapason on Zenit rec , Carola’s records introduced me to world of techno.

You released a new EP on August 27, your third solo EP on Tommy Four Seven’s label, 47. How did you meet Tommy ? What made you sign on his label?
We played together in London at Corsica Studio, a bit more than one year ago, that was the first time I met him. After the gig he involved me in the last 47 VA, and we realized that we had strong similarities. This brought to the following production of my EP, the third solo ep of his label. I’ve been big fan of his music for a long time, so I’m very glad and honored to be part of his label, which totally represents my idea of electronic music now.

This EP combines strength, mystery, space and introspection. The last song ‘Alias\’, on the other hand, evokes a cinematic atmosphere. Is the composition of movies’ soundtracks something you would like to try one day ?
Thank you so much for the nice definition of my 47 Ep, I really like it. Actually alongside my artistic carrer I’m working as an audio engineer and sound designer for television, so it’s a world I’m already connected to. I never did soundtracks for the cinema but of course it’s something I would love to try one day, also sound design for art installations it’s something that for me would be really great to do in the future.

You’re playing Saturday at Concrete, with, among others, Tommy Four Seven, OAKE, … How do you prepare for this gig ?
It’s going to be a 47 showcase, so of course I need to focus on the label sounds and the aims Tommy wants to achieve. I generally have a pretty wide selection, it depends a lot on the night and the vibe itself which direction I’m gonna take. For me it’s gonna be the first time at Concrete, I’m really excited about it, and I want this excitement to be the leading sensation during my set.

Interview : Lola Bergoin-Graziani et Chloé Grienenberger