Dans la playlist dark techno de Di Cristo avant son passage au PWFM Winterclub n°1

Fondateur du blog La Pieuvre et digueur invétéré, Di Cristo nous a concocté une playlist dark techno commentée qui annonce déjà l’ambiance lugubre et moite que l’on aime avant son passage au PWFM Winterclub n°1 le 29 septembre prochain à L’International. Bonne écoute !


Avant-propos de Di Cristo


Je n’ai pas pour habitude de préparer mes sets. Tout ce que je sais à l’avance, c’est mon envie de jouer tel ou tel genre musical qui, elle, dépend du lieu et du public que je vais avoir devant moi. Pour cette date de la team PWFM à l’International, j’ai très envie de jouer dark techno. Voilà, dans l’ordre chronologique, dix tracks que je pourrais probablement jouer ce soir-là.


1/ Weightausend – Meet Your Doom! (Christoph De Babalon Mix)


J’adore commencer très bas, avec de l’ambient par exemple ; offrir un vrai début à l’histoire et faire redescendre la pression du précédent set. Quitte à prendre le risque de voir le dancefloor se vider pour aller fumer une clope. C’est pas grave, ils reviendront, le public d’Itinéraire Bis et de PWFM, c’est un vrai. Et question ouverture anxiogène, il n’y a pas meilleur que Christoph De Babalon pour faire passer le bon message et préparer à ce qui arrive.


2/ Rouge Mécanique – Cosi Cosi


https://www.youtube.com/watch?v=7CaGJdVrhVk

Je prolongerais l’intro du set avec un track qui possède une intro tout aussi longue mais qui concrétise sa montée avec un premier groove. Celui de « Cosi Cosi » est absolument redoutable. À chaque fois que je l’ai joué, on m’a demandé ce que c’était. Ou comment rentrer dans la danse en douceur mais avec panache.


3/ Susumu Yokota – Akafuji


Ensuite, il s’agira de passer une étape, de continuer à monter mais d’arriver dans le dur. Là, il y a un truc qui marche plutôt bien, c’est l’acid downtempo. Tous les DJs le savent, l’acid, ça marche à tous les coups mais il faut l’utiliser avec parcimonie. Avec ce track de plus de sept minutes qui monte, qui monte, à la réverbe gigantesque façon hangar abandonné, on est élégant, étrange et malin.


4/ Boston 168 – Phenomena


À la fin de « Akafuji », si on l’a bien laissé en entière, on devrait avoir une très bonne température ambiante et les gens ce truc contracté dans le bide qui en demande plus (c’est là que les premiers « allez là » de la soirée retentissent) ainsi qu’un psychisme assez étourdi pour rester docile. Là, je jouerais sûrement quelque chose de très rond dans les graves, de 4/4 et d’éthérée. Je laisserais la puissance du kick faire son job et j’espérerais des premiers sourires de satisfaction.


5/ Djrum – Sex


Si tout se passe bien, à ce stade, on est confort. Le public nous fait confiance et on peut s’amuser. Comme sur un rond-point, on peut prendre d’autres directions ou on peut rester sur cette lancée deep techno si on a le temps. Moi, ici, j’opterais peut-être pour mon coup de cœur de l’année, la dernière sortie de R&S et l’un des meilleurs albums de 2018, Djrum. Avec sa rythmique breakbeat, la transition devrait être intéressante et créer un troisième track.


6/ Beige – Ghost Producer (Acid Arab Remix)


Allez, on y va maintenant. On saccade les nappes, on pousse les infra-basses, on invite le gimmick techno qui rend fou. On veut de la casserole qui résonne, du drop, du lourd, on veut commencer à hurler. Sur ce remix de l’artiste qui décolle Beige, Acid Arab réunit les justes éléments pour atteindre le plein effet cathartique. Et pourtant il y reste assez d’oxygène pour continuer l’ascension. Derrière les platines on se dira : « Putain yes, merci les mecs ».


7/ 666 – Alarma! (Andrew Spencer Remix)


https://open.spotify.com/album/2DlEZ6fHQYhFW0oJPuwg9H

Actuellement, le public est carrément en transe. Dans ces moments-là, j’ai un truc infaillible pour exploser le dancefloor, c’est l’humour. Mais attention, de l’humour trop gras risquerait de tout ruiner. Quoi de mieux alors que ce remix electro-dancehall de ce classique de la teuf ? Avec cet OVNI, on marque des points et on s’ouvre une voie royale vers le bordel ultime.


8/ Jasen Loveland – F–K 6-6 (Trip Report Mix)


https://www.youtube.com/watch?v=aspTEASLcjs


8 bis/ AQXDM – Ballad 002


Nique tout. Nique tout. Nique tout.


9/ Evil Grimace – BIM BIM


Même après plus d’un an, il m’est impossible de faire un set sans jouer du Evil Grimace. Sa musique et l’artiste qui se cache derrière représentent beaucoup de choses pour moi : un sursaut d’ingéniosité de la musique électronique actuelle, une énergie brute provenant du hardcore mais accessible à tous, la libération des corps (pogo garantis), la réussite de ma première soirée Tentaclub, une belle histoire racontée sur mon blog La Pieuvre et une superbe rencontre humaine et musicale.


10/ SOPHIE – Immaterial ou Whole New World/Pretend World


J’aimerais terminer ce set par SOPHIE, déjà parce que c’est l’une des artistes qui me fascine le plus ces dernières années, ensuite parce que son album est un putain de pavé dans la marre de la pop music et enfin parce que, parmi ses morceaux, on peut conclure un DJ set de deux façons qui m’intéressent en général beaucoup : soit, avec « Immaterial », en mode tout le monde est trop heureux on se tombe dans les bras on s’aime on ne pense plus à son ex la vie c’est magnifique (marche aussi avec ce bijou de « Gosh » par Jamie xx) ; soit, avec « Whole New World/Pretend World », une drache de distorsion interminable qui nous rince jusqu’à ce qu’on meurt dans notre vomi. Dans les deux cas, les courbatures – ne vous inquiétez pas – on les aura.