Avant la 4ème édition du festival « hors norme » Les Sonifères au DOC (XIXème) les 2 et 3 février prochains, nous avons rencontré l’équipe de l’association Sport National pour en savoir un peu plus.
ItinéraireBis : Bonjour à vous. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs.
Sport National : Nous faisons partie de l’association parisienne Sport National, nous produisons et programmons des concerts, soirées et un festival, Les Sonifères. Nous programmons tous ensembles, nous avons ensuite des responsabilités différentes : technique, production, communication etc… On aime les pâtes au lait, les oeufs crus avec du sucre en poudre et les décoctions à base de curcuma.
Quelle est en quelques mots la patte Sport National. Comment arrivez-vous à vous différencier des autres collectifs qui prolifèrent dans la capitale ?
SN : Sport National organise depuis 5 ans des événements prenant pour racine le milieu de la rave, des squatts et l’envie d’élargir le spectre musical. C’est un environnement dont nous restons proche et que l’on fréquente à travers les soirées club que nous organisons (le 16 mars nous invitons le label berlinois Amok Tapes de 23h à 07h à L’International, il y aura notamment Unhuman, avec 4 lives machines), contexte que l’on aborde comme on pourrait aborder un concert, en programmant de nombreux lives. On programme aussi des concerts, en termes stricts de format, et en suivant une DA à la frontière du punk et de la musique expérimentale. Enfin l’organisation du festival Les Sonifères, festival diurne qui a pour but de rapprocher les milieux académiques des musiques electroacoustique et concrete, avec le milieu électronique underground et festif, plus communément appelé, la TEUF.
Quels sont les influences musicales de l’équipe Sport National ?
SN : Dans le cadre strict des événements Sport National, on peut dire qu’elles commencent dans les années 50 avec les début de la musique concrete, pour passer de la musique industrielle européennes des années 80 jusqu’à la musique de club contemporaine chinoise, très IDM, avec des break à chaque micro-seconde. La scène bruxelloise actuelle nous passionne par exemple. Le duo Autechre, les label Raster Noton et Dark Entries, l’anglais Mun Sing, Emptyset, sont certaines de nos influences avec un grand I.
Vous allez revenir au DOC !, lieu innovant où s’est déroulé la deuxième édition de votre festival Les Sonifères. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le fonctionnement du festival et quelles seront les nouveautés pour cette année.
SN : Le festival est proposé dans un format diurne, de 14h à 21h le samedi et de 14h à 20h le dimanche.
La scène est au centre, le public assis ou allongé autour de la scène. Nous invitons d’ailleurs le public à ramener leur plaids, coussins, tapis de sol, afin de compléter notre scénographie, sous le signe du confort d’écoute. Les nouveautés vis à vis des précédentes édition s’expriment au travers d’un dispositif sonore plus conséquent, nous sommes en octophonie cette année, et par une programmation qui exprime mieux notre propos de rassembler les disciplines de l’électroacoustique et de la musique électronique underground.
Pour cette quatrième édition, vous avez sélectionné 16 projets venus des quatre coins de la France. Comment se fait la sélection ? Vous aviez déjà les artistes en tête depuis longtemps ou cela se fait-il au fur et à mesure ?
Les projets sont sélectionnés parmi nos multiples recherches quotidiennes, en tant que passionnés et avides de nouveautés et nouvelles sensations. Nous sommes également, en tant que musiciens et organisateurs, entourés d’artistes et musiciens dans notre vie de tous les jours. Certains font partie de nos “proches” et le festival est un moment important dans le processus de création de leur musique, Les Sonifères agissent alors comme un jalon où le live va cristalliser des mois de travail. Enfin nous programmons des artistes dont nous apprécions le travail depuis longtemps et que nous nous permettons d’inviter malgré leur notoriété, l’aboutissement et la professionnalisation de leur projet. Il ne faut pas perdre à l’esprit que nous sommes un festival au fonctionnement non pas amateur mais encore DIY et associatif, avec des ambitions de programmation et un dispositif technique qui se rapprochent d’un festival institutionnel. Nous mélangeons ainsi une nouvelle fois les inspirations des milieux académiques et alternatifs, underground…
Tout sera fait pour que le public soit totalement immergé dans une atmosphère d’écoute active durant les différentes performances. Quels seront les moyens mis en place pour arriver à cette immersion du public ? Quel rôle joue l’acoustique ?
Un dispositif sonore particulier sera mis en place : il y aura une couronne de 8 enceintes et 2 sub autours du public. Pour l’artiste, c’est un procédé qui permet l’accès à de nouvelles formes d’écriture musicale (mouvements, immersions, jeux d’échelles, intimité, fragmentations, etc…). Pour l’auditeur, cela permet de nouvelles sensations d’écoutes et invite encore davantage à la situation d’écoute active – où l’attention est dédiée à la seule appréciation du sonore. Aussi, ce dispositif permet d’avoir un public disposé tout autour de l’artiste, il n’y a plus de “face”. On est également invités à s’allonger ou s’asseoir dans un environnement confortable, plongé dans la pénombre.
Que peut-on vous souhaiter pour cette nouvelle édition du festival
Qu’elle se passe sans soucis technique et qu’il y ait la queue devant le DOC! !
Le mot de la fin…
1 – On ira à la concrète quand il y aura 150 HP.
2 – Vive l’insurrection citoyenne.
3 – Sauvez les abeilles.
Bonus : à quand des ruches sur le toit de la concrete