Quasiment 3 ans après une gargantuesque dernière édition au Parc des Expositions du Bourget, le Weather Festival faisait son grand retour sur la scène francilienne. À rebours des prérogatives des gros festivals actuels, l’agence Surpr!ze, qui gère aussi Concrete, avait à coeur de proposer un festival à son image, où la musique se suffit finalement à elle même. Explications.
Samedi 27 avril 2019. L’excitation nous gagne à l’idée de rejoindre la Seine Musicale, spot splendide choisi par les équipes du festival pour poser machines, instruments et platines.
Un retour qui s’annonce en grande forme à la vue du lineup mais aussi des efforts en termes de scénographie promis. Les dernières publications sur les réseaux sociaux nous donnent plus qu’envie et on à hâte de voir ce que donne les trois scènes : Wormhole, Hight Light et Blossom.
On décide de débarquer assez tôt (pour repartir tard) car du lourd est en vue dès le départ. Notre objectif : arriver à temps pour voir Alva Noto dont le live Unieqav s’annonce comme l’opening parfait pour nous de l’événement. Ça ne loupe pas et c’est d’emblée une très grosse claque dans la figure. Un petit détour et un changement de registre total, aussi pour faire un peu plus ample connaissance avec le spot, nous amène tout droit devant la scène Blossom, où est alors enregistré le set de la nouvelle superstar coréenne en puissance : 박혜진 park hye jin ! DJ set et moment sympa avec quelques petits moments au micro en prime ponctués par l’apparition inévitable de quelques relous en fin de set en arrière plan. C’est visible ici :
Un univers bien à elle, un charme certain en fera à coup sûr l’une des têtes d’affiches de demain, comme d’ailleurs l’ensemble des artistes qui étaient présents sur cette scène dédiée aux nouveaux talents (nous aurons l’occasion d’y revenir un peu plus tard). Plus le temps de niaiser car il faut dès lors retourner en vitesse sur la scène précédente pour voir ce qui s’annonce comme l’un des moments phare du festival : la première date française de Lanark Artefax !
Celui qui avait retourné l’Atonal l’été dernier nous a une fois de plus livré une performance auditive et visuelle démentielle. C’est clairement l’avenir des musiques électronique qui s’est devant nous matérialisé. On en reste bouche bée et on peut que remercier les programmateurs de l’avoir ramené.
L’heure est venu pour nous de faire une petite pause après ce moment intense. Musicalement, l’événement est donc pour l’instant au top. Quelques petits soucis de bars (indépendant de la volonté des organisateurs) viennent malheureusement ponctuer cette partition pour l’instant plaisante. Mais pour nous ce n’est pas bien grave et nous aurons l’occasion d’y revenir en conclusion.
Amateurs de pépites françaises, on décide d’aller ensuite voir ce que donne le live de The Pilotwings. C’est plutôt bien sympa et c’est une belle mise en jambes avant d’aller voir le maître bulgare. Kink ne déçoit jamais et c’est pour ça que tout le monde l’aime et le lui rend bien. C’était encore d’une énergie assez incroyable.
On décide ensuite d’aller voir deux de nos plus gros coups de coeurs musicaux, Octa Octa et Eris Drew réunis ensemble pour un B2B de feu. C’est tout simplement génial et c’est pour nous le highlight de la soirée. L’éclate entre accessibilité et exigence. Ça danse de ouf dans le public !
Petit mot pour Ciel qui à aussi bien déchiré sur sa scène.
Pour les dernières heures le fil directeur est assez simple et tient en un mot : techno. D’abord avec le live de Luxor, réunion au sommet d’Antigone et de Shlomo, deux des résidents parmi les plus emblématiques de la barge, assurément un des grands moments du festival. De l’autre avec la toujours très en forme Anetha, qui nous offrira un closing des plus carrés jusqu’au petit matin.
C’est la grosse fatigue, il est l’heure de prendre le Uber et de rentrer pour nous !
Alors que retenir ?
Si l’on ne prend uniquement que le prisme de la musique pour juger ce festival (le plus important non?), le rendez-vous fut une réussite.
Qui d’autre que Weather/Concrete/Surpr!ze pour proposer ce genre de programmation, mélange habile de première en France, de lives inédits, et de talents locaux certifiés ? Pas ou peu de monde. Avec ce retour, on a enfin le sentiment que les organisateurs ont réussis à proposer un festival à leur image : pointu, exigeant et élégant.