En collaboration avec l’équipe de la Mona, ItinéraireBis a posé quelques questions à Conomark, l’un des DJ’s Japonais les plus respectés et invité ce samedi pour la rentrée des soirée La Mona à La Bellevilloise. Résident du club audiophile Grassroots à Tokyo, il a notamment joué aux côtés de Derrick May, Sauce 81, DJ Nobu ou encore DJ Spinna. A travers cette interview, différentes inspirations musicales de Conomark permettra d’en savoir un peu plus sur ses influences.
Tu es né en 1979, une époque musicale charnière, où disco, new wave et proto techno flirtent allègrement. Dix ans plus tard, une énorme vague de musique électronique traverse l’Europe. Comment était-ce au Japon ?
Conomark : j’avais dix ans, et la seule chose dont je me souviens, c’est que je jouais tous les jours au basket et que je faisais du skateboard. Je n’étais pas encore intéressé par la musique, alors je ne sais pas vraiment comment cela se passait au Japon à ce moment-là.
Te souviens-tu de la musique que tes parents écoutaient ?
Mon père écoutait de la pop, et ma mère écoutait du jazz.
Quel est le 1er disque que tu as acheté ?
Le tout premier que je me suis offert est Mc Hammer-Addams family groove !
Comment la musique noire est-elle entrée dans ta vie ?
C’est en pratiquant le Skate que j’ai rencontré le hip-hop et le punk, mais je me suis davantage intéressé au hip-hop.
Peux-tu nous raconter l’histoire du Grassroots, et comment tu as participé à la vie de ce club ?
Cet espace magique, en forme de triangle, existe depuis environ 22 ans. Il est situé près d’une petite gare de Tokyo appelée Higashi-Koenji. j’y suis d’abord allé trois fois, comme client, puis, assez naturellement, j’y suis allé pour y travailler, et j’y suis resté cinq ans. Dans la seconde partie de l’histoire, j’ai dirigé ce lieu, seul tous les jeudis soir, j’y jouais aussi les week-ends. J’ai eu beaucoup d’expériences différentes là-bas.
La culture de Mix CD semble toujours être importante au Japon, alors qu’ici, elle disparaît peu à peu. Comment expliques-tu cette histoire d’amour entre le format CD et les mélomanes japonais ?
J’imagine que c’est simplement parce que le format digital n’a pas encore été totalement accepté au Japon. Mais ce sentiment, quand vous pouvez toucher l’objet avec vos mains, reste très important.
Au Japon, Sanju Chiba a réussi à combiner vinyl et laser au sein d’une incroyable platine… Qu’en penses-tu ? As-tu eu l’occasion de l’essayer ?
Non, je ne l’ai malheureusement pas encore essayé, j’aimerais bien. Je pourrai en juger ensuite…
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Tu voyages souvent pour jouer au Japon. S’il semble logique que de grandes villes, comme Tokyo, aient un public plus large et passionné, qu’en est-il de plus petites localités, à la campagne, et de la relation avec le public ?
Le public passionné existe partout au Japon. Dans les campagnes, ils font tout pour que chaque événement soir une grande fête. Et puis avec Internet, tout le monde à la possibilité de découvrir de nouvelles choses rapidement. Alors, cette “qualité, demandée par les gens de la campagne n’est pas vraiment différente de celle que vivent les Tokyoïtes. Certes, le nombre de personnes et de soirées est inférieur à ce que l’on peut trouver à Tokyo, mais il y a un impact bien plus direct. Tant qu’il y aura des fêtes, et qu’on me demandera d’y jouer, je continuerai à voyager à travers le pays.
Dans ta carrière, si tu devais choisir certains moments, quels seraient les plus étranges, et les plus joyeux ?
Il y a énormément de moments de joie. Parmi les souvenirs récents, après avoir terminé mon set dans au Deus Store à Harajuku, une femme qui voyageait au Japon en provenance de Russie m’a dit qu’elle était si heureuse d’être au Japon, notamment grâce à la vie nocturne, qu’elle m’a donné une pièce d’or pour commémorer ce moment. Les moments étranges sont trop nombreux pour pouvoir en parler (lol).
Qu’aimerais-tu faire si tu n’étais pas dj?
Je n’y pense même pas, je ne me vois pas faire autre chose..
Conomark sera présents derrière les platines ce samedi à La Bellevilloise pour la 12ème saison des soirées La Mona avec une certaine attirance pour le digging orienté pour le dancefloor.
Remerciements à Léa et Cyprien (équipe de la Mona) pour leur investissement sur cette interview.