En marge de la sortie de son nouveau single « Divane » chez Echo Orange et de son passage au Nouveau Casino pour la soirée Utopia : Oriental Kick le 6 décembre en live, le dj producteur et explorateur musical KasbaH nous en dit plus sur son parcours, ses inspirations et ses nombreux projets qui arrivent. Bon voyage à vous !
ItinéraireBis : salut KasbaH, merci de répondre à nos questions. Peux-tu te présenter à ceux ou celles qui ne te connaissent pas encore.
KasbaH : je suis Nadir Moussaoui, alias KasbaH, dj producteur. Explorateur sonore et baroudeur. Je suis né dans les Ardennes et suis installé en région Parisienne depuis une dizaine d’années. Je parcours les pays afin d’enregistrer des sons, collaborations improvisées. J’en compose de la musique électronique teintée de musique traditionnelle.
La casbah (kasbah) est un lieu de rencontres culturelles, de connaissances. Que représente pour toi cette nécessité de s’ouvrir à différents aspects de la musique ?
Pour ma part la musique est un moyen de communication ainsi qu’un moyen d’expression. J’ai évolué dans plusieurs styles musicaux en commençant par le punk, passant par le dub pour aller jusqu’aux musiques traditionnelles et électroniques. Dans la vie en général, je puise mon énergie dans la complémentarité, et la mixité. De plus j’ai la grande opportunité d’avoir plusieurs cultures, être né en France à la frontière Franco-Belge et d’origine Algérienne m’a ouvert à plusieurs façon de vivre.
Quel est ton rapport à la musique ? Dans quelle(s) ambiance(s) musicale(s) as-tu baigné ?
A la maison, mis à part de la musique traditionnelle Kabyle. Il n’y avait pas trop le choix, étant au milieu d’une fratrie de 4 enfants. J’ai pu profiter des avancées culturelles de mon grand frère et ma grande soeur.
Je me souviens quand on jouai le weekend avec mon Meilleur pote, Julien, son père nous passait des vinyles de Bjork, Nine Inch Nails , Bashung … Pendant plusieurs années, ceci a forgé ma culture musicale alternative. Ce qui a suivi est fait de beaucoup de petits hasards, par exemple, j’écoutais de la techno hardcore avec mes potes (Belgique oblige). Un jours mon frère alors étudiant sur Reims, voulu me faire un cadeau, car j’étais alité à cause d’une jambe cassée. Me demandant quel cd je voudrais avoir, je lui ai dit : « du hardcore », pensant qu’il me ramènerai un nouveau cd de Thunderdome, seulement ne sachant pas trop quoi choisir, il m’a offert un cd de Rancid, l’album « 2000 » , du PUNK hardcore. Ca reste une des plus grosses claques musicales de ma vie. Les vidéos de skate ont beaucoup élargie mon spectre musical (notamment le hip hop quand j’ai écouté de la soul pour la première fois dans Tony Hawk).
Quelles ont été tes influences ?
Le clash, Rachid Taha, Gainsbourg, Lavillier, Richie Hawtin, Marco Bailey, Asian dub fondation, P.I.L , Trent Reznor, Bjork, TOUT le Crew Ninja Tune, Fakear, Molecule, Brain Damage, Gorillaz, Console, Paul Kalkbrenner, Chemical Brothers ….
Tu vas jouer en live le 7 décembre prochain au Nouveau Casino pour la soirée Utopia. Que préfères-tu dans un live ? Comment le prépares-tu ?
Le live me permet de rentrer dans un état de transe, c’est un bel exutoire. De plus ça me permet de communiquer avec le public, d’établir une sorte de moment ou de lieu rien qu’à nous. Il y a une chose assez magique dans un live, il m’arrive d’en faire en étant malade, avec de la fièvre par exemple. Dès lors que je monte sur scène, je n’ai plus aucun symptômes, et la maladie disparaît pour de bon.
Ma préparation est assez simple, j’arrête de fumer et de boire quelques jours avant. J’essaie de dormir un peu aussi (chose qui ne m’arrive pas souvent). Je mange bien , je sors danser la veille.
Pour le son, je ne répète pas beaucoup, je fait les retouches et je fais évoluer mon live en permanence. C’est une gestation constante, le reste se passe en improvisant sur scène.
Tu vas jouer aux côtés de Sheitan Brothers, Kabylie Minogue et Atarax. As-tu des connexions avec eux ?
J’ai joué, en avril avec les Frères diabolique au festival les Noces Félines dans la Cathédrale de Reims, on s’est de suite bien entendus et on est très pressés de rejouer ensembles.
Pour Kabylie, c’est la famille, on s’entraide on se boit des verres , on rigole bref ça devient des potes.
Je suis pressé de rencontrer Atarax que je ne connais pas encore. J’ai beaucoup d’estime pour ça musique.
La sortie de ton single « Divane » est la veille de la soirée « Utopia » chez Echo Orange. Comment s’est construit ce projet et quel est ton processus de productions ? Tes inspirations pour produire ?
Il y a quelques mois , je mixais sur ma résidence à la Java. Comme une évidence je me suis retrouvé à discuter avec Chala.
La semaine d’après nous étions en studio pour enregistrer « Divane ». Je viens de dévoiler petit à petit la pochette sur mes réseaux ! Imaginée par mes soins et réalisée par Maxime Bernasconi.
Pour produire ma technique est simple, je parcours pas mal de pays pour enregistrer des sons, tomber sur des musiciens et collaborer de façon sauvage. Et je travaille les sons pour en faire ma musique. Je compose une a trois idées par jour. Mes inspirations viennent de tout ce que je vois et j’enregistre. Je n’ai pas de processus particulier, sauf que je commence soit par des sons précédemment enregistrés dans la rue. Ou à l’inverse, je compose un track et je viens l’agrémenter avec ma bibliothèque de son. Tout cela commence souvent par ma guitare.
Divane verra donc le jour le vendredi 6 décembre prochain et ça sort chez les talentueux Echo Orange (qui sont aussi mes éditeurs depuis peu).
Quels sont les artistes qui t’inspirent en ce moment. Si tu devais faire un top 5 tracks.
C’est la question la plus compliquée pour un artiste, j’ai 100 go de sons que j’adore mais …
Bicep – Rain
Boutaiba Sghir – Internet
Mr. ID feat. Kawtar Sadik – Salat Ala Nabina
Fjaak – Martin
Thundercat – lava lamp
Quels sont tes prochaines actualités ? Pas mal de dates en décembre ?
Décembre signifie la fin de ma tournée, mis à part ma résidence mensuelle à la Java pour les soirées Habibi Love. Je serais en pause, cette semaine j’aurai les Bar en trans à Rennes et le Nouveau Casino qui sera ma dernière date. J’ai fait à peu près 70 dates en 16 mois. Je suis rincé.
Ensuite je vais prendre du temps pour mon premier album qui s’appellera Bon Voyage #1 et qui retracera deux années d’enregistrement nomades en Europe et Afrique du Nord.
En parallèle je suis aussi sur la bande son du film « gardien de mondes » de Leila Chaibi, sur la bande son de « rock against police » de Nabil Djedouani, je suis aussi sur la récolte de cassettes pour créer une médiathèque numérique de la musique algérienne.
Et il y a plein de petits projets qui viennent se greffer. J’ai pour projet de DORMIR aussi un jour, mais pas pour l’instant.
Une petite citation qui t’inspire tous les jours pour finir en beauté
Qui ne tente rien n’a rien, garde la pêche!
Photo à la Une : résidence au Château Éphémère