Valeur sûre de la scène techno/minimal en France et à l’étranger, Marwan Sabb a sorti son 1er album ‘Stricto Senseï’ en digital le 2 mai dernier [en plein confinement]. Nous sommes allés lui poser quelques questions concernant cet album et le reste de son actualité à venir.
ItinéraireBis : hello Marwan Sabb. La première question qui me vient à l’esprit : comment gères-tu cette période si particulière ? As-tu trouvé de nouvelles routines ?
Marwan Sabb : hello la team, plutôt bien à vrai dire, ça m’a permis de passer plus de temps avec les miens et de retrouver une ancienne routine, un peu oubliée, comme le sport. (rire)
IB : quel a été ton top releases durant cette période ?
MS : l’EP d’Innershades sur Cabaret, j’adore son style!
Le dernier P.O x Solar Sound System sur Griffé aussi!
IB : le monde de la fête vit une période très compliquée actuellement. Comment vois-tu l’avenir toi qui voyage beaucoup et que penses-tu des différentes initiatives qui ont fleuri durant le confinement comme les lives streams ?
MS : très compliqué, d’autant plus qu’au niveau des politiciens, c’est silence radio, personne ne parle de l’avenir des nights clubs ou festival donc on est un peu dans le flou. Encore une fois en France, on constate un certain retard par rapport à d’autres pays concernant l’industrie de la nuit; l’économie qu’elle génère, le lien social qu’elle fédère, et donc les conséquences catastrophiques qu’une crise de cette ampleur engendre.
D’un autre oeil, j’observe un retour de la scène locale, un peu négligée durant tant d’années, tant de talents cachés qui ne demande qu’à émerger : je trouve ça génial pour le coup. Concernant les live stream, je suis fan quand il y a une belle vue et un beau concept derrière!
Spoiler Alert : Je suis d’ailleurs en plein repérage de jolis spots en campagne pour tourner un livestream par mois à partir de Juin.
IB : il y a 3 ans, nous t’avions posé des questions sur ton label Insomnia rec. avec lequel tu organises les soirées du même nom dans des lieux mythiques comme le Rex Club pour ne citer que lui et des afters mémorables au Cafe Barge. Qu’est-ce qui te manque le plus en pensant à toutes ces communions avec le public ? Quels sont tes meilleurs souvenirs ?
MS : ce qui manque le plus clairement, c’est tout simplement de se retrouver entre amis, d’en faire des nouveaux, et de donner du kiff en étant aux platines.
Les meilleurs souvenirs resteront les grosses Insomnia en warehouse et au Rex Club! Et dans une configuration plus petite, le Cafe Barge bien sur, où l’on a pris le parti d’inviter depuis deux ans maintenant la scène locale française.
À chaque after, on fait decouvrir de nouvelles pépites, on souhaite leur donner une belle vitrine, et ça aide pas mal pour certains !
IB : tu ne chômes jamais au niveau de la production. Le mouvement et les voyages font partie de tes inspirations au quotidien. Justement, tu viens de sortir ton 1er album ‘Stricto Senseï’ en digital le 2 mai dernier. Quelles ont été tes influences durant la production de celui-ci ?
MS : niveau inspi, cet album est en partie le fruit de mes deux années passées à Barcelone couplé à ma halte hivernale à la campagne ces six derniers mois où j’ai pu le finaliser tranquillement.
C’est un melting pot de beaucoup d’influences qui me sont chers et qui me représentent, je ne souhaitais pas faire un album trop linéaire donc chaque track est unique en son genre.
Album disponible en digital sur Bandcamp
IB : le nom de l’album est très symbolique, Sensei désignant une personne possédant de grandes connaissances ou compétences au Japon. Peux-tu nous en dire plus sur ce choix ?
MS : j’adore utiliser des jeux de mots pour mes noms de tracks ou d’EP, ici c’est entre l’adverbe ‘Stricto Sensu’ qui veut dire « au sens strict » , et Senseï ( Reference à Kakashi Senseï dans Naruto que j’adore ) donc strict comme un Senseï !
IB : nous avons publié en premiere le track “Yug Dab” de ce nouvel album. Si tu devais le décrire en quelques lignes, comment le présenterais-tu ?
MS : « Rolling track » comme j’aime le légender avec une bonne pincé d’Acid et un vocal envoutant de Billie Eillish pour le coté sensuel que j’aime garder dans mes tracks!
IB : tu es désormais une figure de la scène “techno-minimal” en France et à l’étranger. Quels ont été tes influences musicales et que penses-tu de l’évolution de la scène électronique dans l’Hexagone ?
MS : j’aime prendre l’inspiration ailleurs que dans le spectre de l’electro uniquement, je suis fan de hip-hop, rock, break-beat en tous genres, je m’en inspire beaucoup, je fais d’ailleurs beaucoup d’edit mélangeant du 90’s hip hop avec de l’electro.
Je pense que la scène française est pleine de genies cachés et que ce coronavirus peut être un mal pour un bien car permettra de faire émerger encore plus la scène locale.
IB : quelles sont les nouvelles pépites que tu suis de très près actuellement ?
IB : tu as rejoint la belle écurie Chevry Agency il y a peu. Quelles ont été les raisons de ce choix ?
MS : Avant tout un renouveau, c’est une agence avec de jeunes talents qui te pousse à plus travailler et ne pas rester sur tes acquis et dans l’autre sens ça me fait plaisir d’apporter mon expérience et mon vécu à la team aussi.
Ce rapport bilatéral est, à mon sens, primordial.
La symbiose entre les artistes, et la team est parfaite, on se connaît quasiment tous et ça glisse tout seul.
IB : dernière question avant la fin : malgré les nombreux points d’interrogation qui volent encore au dessus de nos têtes, as-tu des projets pour les prochaines semaines, les prochains mois ?
MS : niveau release, j’ai un vinyle de prévu sur Tealer cet été, un track pour Automatic Writings sur un VA également et un EP sur Sci+Tec pour l’automne!
Je travaille aussi sur un album Techno depuis quelques mois et qui devrait voir le jour cet été sur mon Bandcamp!
Photo à la Une : Julie Montel