Beat X Changers nous dévoile sa nouvelle compilation « Sororité », et c’est un régal. Le label parisien, connu pour sa capacité a dénicher des talents aux univers musicaux aussi fournis que variés, a décidé pour cette sortie de mettre en avant la solidarité féminine, au travers de 11 productrices du monde entier.
Au coeur de cette sororité, on retrouve Mab’ish, une des trois têtes du label. Danseuse, DJ, et plus récemment productrice, la Parisienne s’est entourée d’une communauté autant impressionnante qu’intrigante, mêlant des noms confirmés à de jolies découvertes pour un résultat qui s’inscrit parfaitement dans l’univers du label.
Immersion dans les morceaux de la compilation
On démarre avec l’Ambient d’Elsa Hewitt, qui ouvre le bal avec un morceau flottant et onirique. « Badgermental », qui se précise sur une touche finale de Hip-Hop Jazzy, est la porte d’entrée idéale sur le reste de la compilation.
Suit alors le morceau de Mab’ish, qui s’amuse sur un ton léger et espiègle avec un Broken Beat qui lui permet de mettre à profit l’apprentissage du piano qu’elle a suivi durant le premier confinement. Cela donne envie de la voir continuer à développer son univers après ce deuxième morceau très réussi !
C’est au tour de la danseuse Clémantine Césaire de nous montrer de quoi elle est capable, avec un morceau qui nous prouve que sa musique n’a rien à envier à sa danse. « For Love » est une pépite d’Electro Hip-Hop au groove implacable, dans la lignée de ces productions inspirées par le génie de J Dilla.
La Dame rempile alors une Trap instrumentale aux relents de Grime parfaitement maîtrisée. On aurait presque envie d’entendre posée dessus une voix à fort accent londonien pour réaliser jusqu’au bout le potentiel du morceau.
Arrive ensuite Jenna Camille pour mettre une seconde couche d’Electro Hip-Hop. Avec un tempo délicieusement lent, un kick en avance sur le temps comme il faut, et une flopée de synthés brillants portés par une basse épaisse, c’est la recette d’une réussite assurée.
On est désormais au milieu de la compilation, et Sydji donne une tournure plus expérimentale à l’atmosphère du projet. Difficile de caractériser son morceau : « Take Time », avec ses penchants House, Broken Beat, Jazz et World Music, nous fait voyager le long de solos de ney, une flute arabe dont jouait le père de Sydji auquel elle rend hommage avec ce morceau.
Astrid Engberg nous emporte alors pour une balade avec son titre « Dance of The Spirits ». Avec un délicieux arrangement piano voix percussions appuyé d’une flûte sur la fin, la Danoise nous propose une élévation spirituelle fort bienvenue.
Avec la contribution de Kiala Ogawa, on engrange la transition vers les musiques de club. Connue pour être la voix du duo de Nu Jazz parisien Kodäma, elle nous propose un expérience Deep House lente, entre une basse épaisse qui ronronne et de nombreux éléments mélodiques minimalistes et délicats.
Tatyana Jane la suit en poussant un peu le tempo de sa Deep House. La résidente Rinse France s’inspire des belles heures de la House de Chicago pour offrir un morceau percussif parfaitement construit pour le dancelfloor.
Naajet Spaciale prend le relais avec avec une House qui transpire l’énergie dont elle a le secret. Membre du trio de DJ Bande de filles, Naajet nous tend sur un plateau d’argent le banger House qui saura rafler le coeur du public cet été.
C’est enfin Myako qui a le privilège de clore cette aventure avec brio. Son excellent titre
« Nausicaä » est une expérimentation IDM marquée d’un kick lent et puissant, d’une mélodie
synthétique profonde et planante, et de batteries électroniques syncopées. C’est une conclusion forte et pertinente à ce voyage traversant tous ces grooves, expérimentations et dancelfoors différents.
Compilation teaser
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