En marge de son 1er passage au Dream Nation festival 2022 au Parc des Expositions du Bourget ce vendredi 16 septembre sur la Industrial Techno Stage, nous avons eu la chance de poser quelques questions à l’un des « tontons » de la techno française David Asko.
ItinéraireBis : Bonjour David ! Merci de répondre à nos questions en marge du Dream Nation Festival. Si tu devais te décrire en 5 adjectifs, quels seraient-ils ?
David Asko : Passionné / Déterminé / Sensible / Engagé / Troublant.
ItinéraireBis : Tu as commencé ta carrière en 1995, tu fais donc partie des papas de la scène électronique en France. Quels ont été tes moments les plus marquants jusqu’à aujourd’hui ?
Je dirais que je fais plus partie des « tontons », je suis issu de la 2ème génération de la scène électronique, avant il y a eu en France les pionniers, les vrais papas comme Laurent Garnier, Manu Le Malin, Jerome Pacman, Etienne de Crecy, Laurent Ho, The Hacker et tant d’autres !
Si je résonne par ordre chronologique, mes premières raves en tant que public mais aussi en tant que dj entre 1994 et 2000 ont été les bases fondatrices de ma carrière d’artiste, celles qui m’inspirent encore aujourd’hui ! Ensuite mon 1er booking hors de France en 1999 à Prague au Roxy, une fête inoubliable … mes premières dates à Paris début des années 2000 (Triptyque, Batofar et bien évidement le Rex Club) ! Un club qui m’a marqué, où j’ai beaucoup joué, qui est fermé aujourd’hui: La Villa Rouge à Montpellier, jusqu’au milieu des années 2000 ce fut un club incontournable dans le paysage électronique français. J’ai eu le privilège d’être le 1er DJ français à jouer en Mongolie … des tournées en Amérique du Sud et en Asie ont définitivement marquées ma vie d’artiste. Deux autres étapes importantes ont été ma résidence au Magazine Club à Lille pendant + de 8 ans … la sortie et le succès de mon track « Techno Therapy » ! La création des mes événements TBM (Techno Body Music) là où j’exprime aujourd’hui tout ce dont je me suis nourri depuis mes débuts !
ItinéraireBis : Quel regard portes-tu sur l’évolution de la musique électronique actuellement ? Quelles sont les différences majeures comparées à tes débuts ?
David Asko : La musique électronique a beaucoup évolué et changé, dans la manière de la produire et de la jouer, grâce ou/et à cause des nouvelles technologies. Le débat n’est pas de dire si c’était mieux avant mais plutôt de comprendre ce que ces nouvelles technologies ont apporté en bien et en moins bien. Aujourd’hui il est bien plus simple et accessible de produire des tracks mais aussi de jouer en tant que dj ! Dans les années 90, il fallait tout en tas de machines (qui coûtaient beaucoup d’argent et prenaient beaucoup de place).
En 2022 avec un simple ordinateur et quelques accessoires il est plus simple de composer de la musique. C’est devenu plus accessible ! Pour être dj il y a plus de 20 ans il fallait acheter beaucoup de vinyles, passer beaucoup de temps chez les disquaires (ce que je faisais chaque fins de semaines), avec la dématérialisation de la musique et l’arrivée d’internet, des millers de tracks sont disponibles tous les jours … c’est à la fois un gain de temps et d’argent, mais comme pour toute évolution elle comporte ses cotés plus discutables … tout le monde a accès aux mêmes titres et il arrive que dans un festival certains artistes jouent les mêmes tracks (ce qu’est paradoxal) … la magie d’un vinyle pressé à seulement 200 exemplaires faisaient que seulement quelques artistes le jouaient, ce qui contribuait à plus d’originalité …
ItinéraireBis : Quelles ont été tes influences musicales plus jeune et au fil du temps ?
David Asko : Très jeune, j’ai beaucoup écouté de la musique Disco, de la New Wave et de l’Italo Disco. De part mes origines, j’ai aussi été bercé aux sonorités orientales et Méditerranéennes ! Adolescent j’ai découvert la musique électronique, d’abord la trance Goa, ensuite le hardcore et bien évidemment tous les autres styles: techno, house, jungle etc Pour citer quelques artistes sans ordre précis: Rachid Taha, Manu Le Malin, The Chemical Brothers, Green Velvet, Charles Aznavour, Queen Of The Stone Age, Vitalic, Les Ritas Mitsouko, Cerrone, Malik Djoudi …
ItinéraireBis : Tu es basé à Lille depuis des années, carrefour de la techno en France situé près des scènes belges et néerlandaises. Quel rôle cela a-t-il joué dans ton évolution musicale ?
David Asko : Je suis originaire d’une petite ville située entre Lyon et St Etienne: « Saint Chamond », d’où je suis parti début des années 2000 ! J’ai vécu à Rouen et ensuite Paris quelques années ! Je vis à Lille depuis quasiment 15 ans ! J’ai été influencé globalement par la riche scène « Rave » française, mais bien évidement meme en ayant grandi près de Lyon, les scènes Belges et Hollandaises m’ont toujours fascinées ! Dans les années 90 et 2000 elles étaient très créatives et pionnières dans les genres de musiques comme le « Gabber » le « Hardcore » et la « Hardtechno » ! Oui toutes les productions Belges et Hollandaises ont jouées dans mon orientation musicale et c’est toujours le cas !
ItinéraireBis : Tu vas jouer prochainement au Dream Nation Festival au Bourget le vendredi 16 septembre. Quel rapport entretiens-tu avec ce festival depuis le début ?
Je connais ce festival depuis sa création. Alors y jouer pour la 1ère fois cette année c’est un immense honneur et plaisir ! C’est un festival qui a toujours eu une programmation pointue et éclectique et qui fait partie du paysage électronique français !
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ItinéraireBis : Quels sont les artistes avec qui tu es le plus proche sur l’affiche de cette année ?
David Asko : Je suis très proche de Rebekah avec qui j’ai beaucoup joué ces dernières années et avec qui je mixe encore souvent ! Evidement Manu Le Malin et Vitalic avec qui j’ai partagé de nombreuses scènes depuis plus de 25 ans !
ItinéraireBis : Si tu devais choisir 5 tracks pour nous donner envie de venir au Dream Nation Festival 2022.
David Asko : Vitalic – Poney EP
Rebekah – Anxiety
Manu Le Malin – Ghost Train
Kobosil – Contact
David Asko – Techno Therapy !
ItinéraireBis : Au niveau de la scène électronique française, quelles sont les nouvelles pépites que tu suis de près en ce moment ?
David Asko : DARZACK et OPÄK deux artistes français !