Après la sortie de son premier EP ‘Speedy Scuffles’, le DJ et producteur Asaya s’est confié à ItinéraireBis sur son parcours, son EP et ses actualités à venir.
ItinéraireBis : Salut Asaya ! Peux-tu te présenter pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore.
Asaya : Salut ItinéraireBis !
Je suis Asaya. Je suis un artiste de house music, qui aime particulièrement surfer avec ses différents sous-genres. J’ai 24 ans et je vis sur Paris.
J’aime tout particulièrement la garage, la ghetto, la tech house et je me prends depuis quelques temps un grand kiffe sur l’electro.
J’essaie dans mes productions de combiner des éléments appartenant à ces mondes.
ItinéraireBis :Quelles ont été tes influences musicales plus jeune et, comment es-tu arrivé dans la musique électronique ? Te souviens-tu de ta première “claque” ?
Asaya : Plus jeune je me suis mangé les disques de la voiture familiale en boucle pendant des années : Lou Bega avec A Little Bit of Mambo, Thriller de MJ, ou encore du Shakira. Des gros classiques qui m’ont fait adorer la musique très jeune. Je deviens très rapidement réceptif à la funk, à la disco notamment via MJ et Jamiroquai.
Je commence à m’intéresser à la musique électronique assez tôt, aux alentours de mes 7 ans (vers 2006) notamment grâce à un baladeur MP3 qu’avait alimenté mon cousin avec du Daft Punk, du David Guetta, du Yuksek, du Kraftwerk, Gorillaz, bref grosse proposition de l’époque. Pendant quelques années je reste sur ce catalogue fourni par mon cousin jusqu’à ce que je commence à faire mes propres recherches.
Vers 2010, on retrouve des pépites comme Madeon, Skrillex, ou encore San Holo qui me marquent tout particulièrement. À ce moment je me prends ma première vraie claque en musique électronique avec Avicii que je vais voir à Bercy en 2014 suite à laquelle je demande des platines DJs à mes parents pour mon anniversaire et en reçoit (un vieux controller Hercules bien fatigué).
Je commence donc à apprendre à mixer vers 2014 et mes premières heures de digging commencent.
D’un côté rapidement et instinctivement devenu fan de house, et de l’autre me découvrant une passion également pour la dubstep, mon cheminement se poursuit sur cet équilibre à deux dominantes.
C’est également assez tôt que j’essaie de me mettre à la prod, pendant très longtemps avec un niveau misérable mais toujours aussi satisfait de passer des nuits entières dessus.
C’est seulement en 2020 que je décide de créer le projet Asaya.
ItinéraireBis : Tu fais partie du label et collectif K-Pich Records. Quelle rôle a-t-il joué dans ta construction en tant que DJ et maintenant producteur ?
Asaya : K-Pich a joué un rôle indispensable dans ma construction.
Premièrement, ça a été une source importante de professionnalisation et de connaissance de la scène, me permettant de jouer souvent et d’aller plus loin dans mes styles musicaux.
Ensuite ca a été extrêmement stimulant grace à l’équipe avec laquelle je bosse qui ne sont autre que mes meilleurs amis : T. Herr et Averse.
Averse qui est à l’origine du projet K-Pich, et m’a beaucoup inspiré en terme musical, par sa connaissance pointue en electro, minimal et breakbeat, me permettant ainsi de trouver mes repères sur de nombreux sous-genre.
T.Herr avec lequel la création commune est extrêmement fluide et instinctive, pour lequel nous mettons beaucoup d’énergie pour sortir des tracks à 2 (dont « Affair 00 ») et bientôt un duo ghetto.
Enfin, par nos events nous avons pu nous rapprocher d’artistes que nous apprécions tout particulièrement, et cela sert tant le collectif, que les résidents individuellement, dont je fais partie.
ItinéraireBis ; Justement, tu viens de sortir ton premier EP ‘Speedy Scuffles” le 16 mai dernier. Un mélange d’electro, de ghetto et de garage. Un choix cornélien j’imagine ? Comment as-tu choisi ta direction en termes de DA ?
Asaya :En effet un choix difficile. Il n’est pas très fréquent de voir ces 3 styles dans un seul et même projet. J’ai beaucoup hésité avant puisque j’avais peur de créer une confusion pour l’auditeur et les personnes qui seraient amenées à l’écouter. Puis tout simplement je me suis rendu compte qu’il fallait uniquement que je sois sincère dans ma démarche, quitte à être incohérent pour certains.
Au final, malgré la différence des styles, je trouve que les tracks s’enchainent bien et les éléments interagissent correctement entre eux afin de créer un projet indivisible et perçu comme tel.
Pour la DA je voulais représenter un environnement friendly, convivial et un peu délirant et « con » puisque c’est comme ca que j’essaie d’être au quotidien tout simplement (j’ai pas inventé l’eau chaude mon reuf).
Je voulais que sur la cover on retrouve différentes situations et ambiances, qui constituent les différentes casquettes de ce projet.
L’idée de la voiture c’est uniquement pour le flex en vrai j’suis pas du tout un passionné de gamos. Juste tu connais j’aime bien les belles DA de garagiste et voiture tout ça. Au final la graphiste, une amie, a réussi à faire en sorte qu’on voit la voiture parcourir tout ce chemin, créant ainsi beaucoup de sens
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ItinéraireBis : Je suis curieux, quel est ton processus de création au moment de fabriquer un track. Te sers-tu de l’environnement ou es-tu plutôt casanier ?
Asaya : Plutôt casanier et retranché à fond dans l’ordi quand je produis. Je suis du genre à faire des grosses sessions et c’est certainement le seul truc qui peut me faire carrément oublier de m’alimenter.
Je suis cependant assez influencé par différents facteurs comme ce que j’écoute cette semaine, mes humeurs et mes sorties. Une track comme Groove Commercial Break a été motivée en grande partie par ce que j’écoutais en Guadeloupe il y a quelques mois (musique caribéenne à 145 BPM, kicks en 4×4) et des anciens sons discos de ma playlist que je réécoutais à ce BPM.
Sur le process de fabrication, j’essaie de varier au max les workflow donc aucune recette unique mais je commence presque à chaque fois par tous mes drums pour créer l’ambiance qui va diriger les autres éléments. Beaucoup de resampling et d’utilisation de quelques secondes d’éléments funk / disco.
Également un attrait incontrôlé sur le fait de vouloir rajouter de 2 ou 3 le BPM de base à chaque fois…
ItinéraireBis : Quel est ton programme pour cet été ? Des dates avec K-Pich j’imagine.
Asaya : Cet été des dates avec K-Pich en effet. Des open airs, une grosse Fête de la Musique comme d’hab, un passage chez Ribouldingue en juillet et une collab avec Pygments, ca va envoyer !
ItinéraireBis : Dernière question : des artistes que tu écoutes beaucoup en ce moment ? Un b2b de rêve ?
Asaya : Un artiste que j’écoute beaucoup c’est Garouda ! Un français qui envoie des patates avec bcp de subtilités c’est un régale. Sinon je me sens obligé de citer Sweely car lui c’est hors série c’est fou comme il est chaud.
B2B de rêve ce serait avec DJ Chupacabra (aka David Piras). Un artiste que j’affectionne tout particulièrement depuis un moment, qui a une pate d’une grande originalité oscillant entre garage, breakbeat, et ghetto avec des hauts BPM et une flopée de sample / mélodies jazz.
Une grande source d’inspiration !
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