Les collectifs au service de la com ou de la musique ?

Dans un monde où tout s’achète sur les réseaux, la e-réputation et la visibilité en tête : jusqu’où les collectifs et organisateurs d’événements sont-ils prêts à aller pour gagner en visibilité ? Suivez-nous, on essaye d’y répondre sur ItinéraireBis.

Tout tout tout pour la musique ?

Dans un monde idéal, la réponse serait oui. Dans un monde presque idéal aussi. Dans un monde où le profit est roi, la réponse l’est aussi… mais pour différentes raisons :

En premier lieu, débutons cette réflexion d’une manière bête et méchante (nous sommes gentils, pas de soucis). L’argent permet de booker des artistes de taille… non pardon : d’investir sur des artistes de taille et d’organiser des événements de plus en plus énormes. Il faut donc en assumer le coût et les retombées qui, logiquement, doivent être supérieures à la somme engagée.

Résultat : l’objectif est de  « bombarder » (c’est le mot, soyons honnêtes) le public de posts sponsorisés sur toutes les plateformes possibles et inimaginables. De la plateforme d’achat du ticket aux applications « made in social network » les plus connues via les outils de com classiques (teasers, promo conventionnelle et sponso ciblées). En soit, rien de bien méchant, c’est le nerf de la guerre pour acquérir un maximum de monde en peu de temps pour venir à sa soirée. Tous les moyens sont bons pour augmenter sa visibilité. Encore une fois, ce n’est pas un reproche mais une critique du système. L’argent ne doit pas être une fin mais un moyen (celle-ci est au dessus de mon bureau). L’argent dans la musique électronique doit être un moyen et non une fin du coup ? Pour le bien de la scène, sûrement.

Flashback récent : la campagne « T4P is worldwide » propose au public de découvrir des affichages promotionnels digitaux dans les plus grands carrefours du monde (Picadilly Circus – Londres, Time Square -New York, Shibuya Crossing – Tokyo) pour leur événement du 1er novembre à Glazart.

L’excès mène parfois à la raison. c’est le cas de pas mal de collectifs qui essayent de promouvoir une parole plus sage et mesurée, notamment dans leur communication, avec l’expérience musicale en point d’orgue. N’est-il pas mieux de se créer une communauté de fidèles prêt(e)s à tout pour venir faire la fête jusqu’au petit matin ? N’est-ce pas mieux de rencontrer son public et d’échanger avec ? La surenchère de com peut être néfaste sur la durée. Ce n’est pas mon petit doigt qui me l’affirme, mais mon intuition profonde. 

Conclusion : nous vivons dans une société guidée par le profit. L’argent est là, pour le meilleur et pour le pire, utilisons-le pour faire avancer la scène avec des programmations de qualité et des campagnes de com locales plus mesurées ? Chiche ?


Réflexion de Vincent Barrier