» Aucun à priori ni préjugé moral, aucune répugnance ni pudeur ne sauraient présider à la beauté. L’humain me fascine, il est partout, sous la forme que Dieu ou la Nature lui ont donnée , la gestation comme l’agonie. Comment l’exprimer?
Qu’il s’agisse de l’acide jeunesse, de la pulpe de la maturité, de l’épuisement de la sénescence, le squelette, toujours, est essentiel. C’est la potence de la sculpture, donnant le volume qui sous-tend la vie… » M.C.
Diplômé des Beaux Arts de Paris en 1985, le Sculpteur Mauro Corda s’est toujours intéressé à l’humain, à ses phobies, ses mœurs, ses forces et ses faiblesses, mais surtout à ses facettes les plus obscures. Ses œuvres, invoquant divers media tels que l’inox blanc et jaune, la résine, le fer ou le bronze doré, sont tantôt dérangeantes, tantôt fascinantes, mais ne laisseront jamais le spectateur indifférent. Il se retrouve confronté à ce qu’il veut occulter, comme dans La Poussière (ci-dessous), aussi intolérable que fascinante, qui montre une créature sans âge, tendant les deux mains, squelettique et affaiblie par la faim.
Autre sujet cher au sculpteur, les rats. Réduits à absorber les déchets des humains, ces derniers sont perçus comme des êtres abjects, alors que l’homme ne fait que dissimuler sa propre saleté.
Le sculpteur aime également à parler d’évolutions, dans des œuvres dont le sens de lecture reste important. On peut le voir dans les trois bustes en résine ci-dessous, représentant un visage dégoulinant, devenant ainsi de plus en plus abstrait.
Vue du dessus de La Disparition de L’Espèce, résine et plexiglas
Infos pratiques :
« Les Insolites » de Mauro Corda, jusqu’au 20 février 2014
Réfectoire des Cordeliers, 15 rue de l’École de Médecine, 75006 Paris
Métro Odéon (4 et 10), RER C Saint-Michel
Ouverture tous les jours de 11h à 19h
Entrée libre
Site Officiel de Mauro Corda : http://maurocorda.com