ItinéraireBis a posé quelques questions au duo H•I•V avant le PWFM Winterclub n°1 du 29 septembre prochain à L’INTERNATIONAL. Jeune duo live et composé intégralement de machines, il fusionne la musique électronique au rock classique tout en parsemant des paroles aussi bien en français qu’en anglais. Une ouverture musicale des plus intéressantes !
ItinéraireBis : Bonjour H•I•V. Un petit mot de présentation pour commencer. Pourquoi ce nom à double sens ?
Avant tout merci pour cette itw !
HIV a été choisi comme un antivirus immanent contre notre propre embourgeoisement. Quelque chose qui sera toujours là pour nous sanctionner si on dérive et qu’on commence à se prendre au sérieux. Comme par exemple, quand on utilise le mot immanent !
HIV car on veut être irrécupérables. Dans ce sens on essaie d’adopter une démarche anti-marketing : Un nom border, des incohérences artistiques, des contradictions dans notre discours, des noms de titres mal choisis, une non présence sur les distributions de masse… Le problème c’est qu’en soi cela correspond également à une démarche affreusement marketing ! Du coup on a envisagé la solution ultime : changer régulièrement de nom de groupe.L’autre nom (et double sens) Human Is Virus peut être vu comme une mise en abîme et un contre pied qu’on utilise souvent dans nos titres et nos sons. Mais la vraie vérité c’est juste qu’on voulait un plan B. Un peu comme Lucy in the Sky with Diamonds.
Votre musique se situe entre le rock classique et la musique électronique. Quelle est la clé pour que les deux s’imbriquent de manière harmonieuse ?
Magnifique question. Qui évidemment n’a pas de réponse 🙂
A cette question j’en pose une autre : Sont-ce les machines (instrus), la structure d’un morceau ou l’attitude qui détermine le genre ?
Le défi était de ne pas faire des structures pop avec des machines, j’aurais été dans ma zone de confort, ça aurait été de la triche. Mais aussi on voulait retrouver un esprit, une accroche rock dans de la musique techno.
Homework de Daft Punk est un graal. Autobahn de Krafwerk en est un autre. Ils ont eu le truc pour apporter une couleur, des arrangements ou une rythmique rock sur de l’ambiance. C’est de la techno pure (boum boum 909 qui tabasse pour les Daft, boum boum 808 classieux et feutré pour les Kraft), et pourtant c’est pas que ça… Réécoutez ALIVE pour comprendre ! C’est réellement du (daft)Punk-Rock joué avec des machines ! Ils ont bluffé tout le monde !
https://www.youtube.com/watch?v=8zZD_ItaEuU
Notre clé est peut être de passer des heures à travailler et se faire plaisir sur une base techno et d’y apporter des touches de mélodies ou des riffs rocks avec des leads synthé. Et parfois ajouter une structure pop sans y paraître (surtout pas).
Dadaesh est un bon aperçu de ce qu’on peut faire en techno-rock.
Avez-vous les mêmes influences musicales ? Qu’est-ce qui vous rapproche et vous différencie l’un de l’autre ?
On est né la même année, donc on a une base commune 80s 90s et on connait nos classiques 60s 70s. Pour autant Vince est plus dans la techno autoroute, très texturée, plutôt prussienne, avec également une excellente gestion de la partie drums, très sharp. Moi (Francè) j’apporte les gros leads rocks (équivalent des riffs en fait), et les lignes mélodique.
Ce qui nous rapproche ! C’est d’abord notre débilité sans limite pour inventer des concepts plus absurdes les uns que les autres.
Ensuite notre passion pour le matos (Gear Acquisition Syndrom). Plus y a de potards plus on a le **** tout dur. Le summum de l’excès étant le Matrixbrute d’Arturia.
On adore également la photo et les appareils photo 🙂
Ce qui nous sépare c’est nos orientations politiques. Là par contre c’est un sujet assez sensible entre nous. Je suis très Nicole Notat, alors que Vince est un inconditionnel d’Henri Krasucki. Je le trouve donc beaucoup trop interventionniste. Forcément. Mais comme on adore tous les deux Emmanuel Macron tout va bien.
Et on adore les armes aussi.
En synthèse ce qui nous rapproche : Luger P08, Leica M6, TB 303.
Le graphisme fait partie intégrante de votre travail lors de vos prestations live. Qui est en charge de cet aspect visuel de votre travail ?
Toutes nos illustrations sont faites par un mec qui a un blase chelou : Bleu Miel.C’est un illustrateur qui travaille avec nous, on l’a jamais vu, on le connaît pas, mais lui sait qui on est. Avant chaque événement d’H•I•V on envoie une demande sur un numéro Whatsapp et il nous pond un dessin. C’est un pote de Momo. En contre partie on doit exécuter un challenge malsain pour lui.
Vous passez le 29 septembre à L’International pour le Winterclub n°1 de PWFM. Que vous inspire ce lieu ?
On y a joué maintes fois dans des projets différents. Ce lieu doit sentir la bière renversée, la sueur et contenir des gens chelou qui dansent comme des gogols et qui te provoquent quand tu es sur scène. J’espère qu’ils ont su préserver cette vitalité !
Pour vous, l’hiver en 1 track c’est…
On n’aime pas l’hiver… mais on aime être près du feu, y griller des châtaignes en écoutant une rétro de Chet Baker sur Inter dans un col roulé cachemire surmonté d’une veste tweed moutarde, chaussés de demi-lunes nous aidant à parcourir les plus lyriques envolées d’André Gide.
Quel est votre meilleur souvenir à L’International et à contrario le plus mauvais ?
Le meilleur souvenir c’est quand un mec défoncé est monté sur scène et que Francè l’a lâchement éjecté en lui mettant un coup de pied dans le dos.
Le plus mauvais c’est quand Francè a vomi avant un concert parce qu’il y avait un connard d’éditeur dans la salle et qu’il avait la pression. Mais en vrai c’était un excellent souvenir !
Quelques petits sons pour avoir un aperçu de votre passage le 29 septembre.
Notre PL soundcloud (Gogol / Cosmotraumatic / Lesbo / Dadaesh)
Sinon écoutez les groupes Nova materia, Vox low, et passez faire un tour chez Smallrecords à Répu pour acheter des vinyles et vous faire conseiller du son !
Quel est votre programme à venir ?
On vient de terminer une petite série de concert qui nous a sorti de notre ligne droite : un EP en décembre avec un clip fou en cours d’étalonnage, et un physique vinyle.
Le mot de la fin…
Mamar on t’aime! C’est elle qui faut interviewer surtout et pas nous!
[Merci à vous!]
Remerciements retournés!