Coming Soon - © Maxime Chanet

Rencontre avec le groupe Coming Soon à l’occasion de la sortie de leur nouvel EP « Sun Gets In »


A l’occasion de la sortie de leur nouvel EP « Sun Gets In » (11 septembre), ItinéraireBis a posé quelques questions au groupe Coming Soon pour en savoir un peu plus sur cette bande de potes jamais à court de création. Comme on les aime beaucoup, deux de leurs derniers clips sont dans notre nouveau Clip moi ça… Affaire à suivre !


ItinéraireBis: pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs.

Coming Soon: nous sommes Coming Soon, un groupe de pop indé originaire d’une petite ville dans les Alpes, une sorte de Twin Peaks à la française. Nous avons sorti 4 albums et plusieurs EP depuis 2006. On regarde beaucoup de films ensemble, on écrit et on compose collectivement. On a aussi créé Kidderminster, notre propre label, pour sortir notre musique et celle des copains.

Coming Soon - © Maxime Chanet
Coming Soon – © Maxime Chanet

IB: pourquoi Coming Soon ?

CS: parce qu’on nous avait promis la fin du monde… Évidemment c’est raté pour 2012, mais ça ne saurait trop tarder.


IB: quelles sont vos inspirations musicales au quotidien ? Une préférence pour la langue de Shakespeare puisque vos titres sont en anglais ?

CS: quand on a commencé, on s’est véritablement retrouvé autour de l’écriture en anglais, et ça reste depuis un solide fondement. Plusieurs d’entre nous utilisent le français pour leur projets parallèles, mais quand on est tous ensemble c’est une sorte d’évidence, un langage musical commun.


IB: la création du groupe date de 2005, soit près de dix ans. Quelle est, pour vous, le secret de cette longévité devenue si rare aujourd’hui ?

CS: amis pour la vie, tout simplement ! Mais plus techniquement, je crois que les fratries ont joué un rôle là-dedans, ça offre un exutoire tout trouvé : quand l’un de nous est saoulé par le groupe, il insulte son frère plutôt qu’un autre, et comme on est incapable de rester fâcher entre frère plus de 24h, il n’y a jamais de tragédie ou de conflit insurmontable. Je me demande comment fait Alex par contre… J’espère qu’il n’insulte pas son frère à cause de nous !


IB: ItinéraireBis suit de très près vos différents projets parallèles (The Pirouettes, Mount Analogue, ArKaDin …). Est-ce une source supplémentaire d’inspiration et d’intégration d’éléments nouveaux dans votre musique ?

CS: bien sûr ! Pour nous c’est une dynamique essentielle, qui est là depuis le début : on était tous déjà engagé dans des projets individuels quand on a décidé de créer Coming Soon, quelque part entre un groupe de lycée et un collectif d’artistes. Tout s’est consolidé avec le temps, chacun nourrissant la musique du groupe du fruit des expériences parallèles. Même si ça ne suffit pas à expliquer toute l’évolution musicale de Coming Soon depuis notre premier album : le tout est plus que la somme de ses parties. On essaie avant tout de se surprendre nous-mêmes, et on s’ennuie vite quand on répète les mêmes choses.


« Ce nouvel EP est toujours aussi pop, mais d’une façon plus dépouillée, plus aérée que notre album précédent [Tiger meets Lion]. C’est beaucoup plus acoustique, même si il y a toujours beaucoup d’électronique. »


IB: parlons de votre nouvelle EP « Sun Gets In » sortie le 11 septembre. Après des débuts folk et une suite plutôt pop, comment pourriez-vous définir cet EP ?

CS: c’est difficile pour nous de définir notre parcours en ces termes, parce que de notre point de vue tout s’inscrit dans une continuité naturelle, il n’y a pas vraiment de rupture, et comme la plupart des groupes on ne se pose pas la question du genre. Je dirais que ce nouvel EP est toujours aussi pop, mais d’une façon plus dépouillée, plus aérée que notre album précédent. C’est beaucoup plus acoustique, même si il y a toujours beaucoup d’électronique. J’ai l’impression que le résultat est plus facilement qualifié de « psychédélique » que Tiger Meets Lion, que ça correspond plus à l’idée que les gens se font traditionnellement de ce courant musical… Sans doute parce que c’est plus planant. Mais c’était pas une volonté précise, même si c’est bien entendu un héritage qu’on assume complètement. Honnêtement, Tiger Meets Lion nous semble encore plus psyché, ça part dans tous les sens !

12002068_10153096289255222_7429940116748955401_n

iTunespo.st/sungetsin
Deezerpo.st/discographieDeezer
Spotifypo.st/discographieSpotify
????
CD (Fnac)po.st/sungetsinCD
CD (Bandcamp)po.st/sungetsinBandcamp


IB: comment se traduit une journée type en studio pour le groupe ? Quel était votre état d’esprit durant la conception de ce nouvel EP ?

CS: on s’est retrouvé quelques mois après la sortie de Tiger Meets Lion, notre dernier album, sur lequel on avait travaillé avec beaucoup de précision pendant presque deux ans. On avait envie de composer et d’enregistrer rapidement quelques chansons, sans trop réfléchir cette fois-ci, sans se prendre la tête, avec juste une idée du type de son qu’on cherchait.


IB: quelles sont les différences avec « Tiger meets Lion », précédent album du groupe, qui a reçu de très bonnes critiques à sa sortie ? Une petite pression ou pas du tout ?

CS: beaucoup moins de pression que pour Tiger en fait ! C’est même un peu le concept derrière cet EP : se réunir dans une pièce et faire exactement ce que l’on veut, sans vraiment penser à la suite. On a retrouvé une dynamique proche de celle des débuts, quelque chose de très spontané.


IB: au niveau de la production de cet album, votre entourage est-il toujours le même que pour « Tiger meets Lion » ? On pense notamment à Scott Colburn (Arcade Fire, Animal Collective…).

CS: on a co-réalisé cet album avec Jeremy Rassat (Caspian Pool), un ami avec lequel on travaille depuis toujours, puisque c’est lui qui a enregistré nos toutes premières démos ! Toute une partie de Tiger Meets Lion avait également été enregistrée dans son studio près d’Annecy, La Song Factory – il possède une chouette collection de synthés analogiques, il travaille super vite et il a sans cesse de nouvelles idées, ça a été très stimulant pour ce nouvel EP : il a tout de suite compris où on voulait aller, et il nous a aidé à y arriver.
Et pour en revenir à Scott, ça a été une rencontre décisive pour nous, on a beaucoup appris avec lui, comme on avait beaucoup appris auprès de Ceddy Gonod, notre précédent producteur. C’est comme un gourou pour nous, il a ouvert une nouvelle ère pour le groupe. Il n’était pas présent pour Sun Gets In, mais je pense qu’il a infusé cet EP de son esprit.


IB: le studio c’est bien mais pour vous le live c’est…

CS: la vie, hé hé. On adore le studio, c’est vraiment un moment important pour nous et pour notre musique. Comme la plupart des musiciens on a un rapport un peu geek avec le son, et pour ça le studio c’est le paradis. Mais c’est une expérience très introspective, un moment de concentration sur soi, et tu peux te perdre là-dedans. Le meilleur antidote à ça, ce sont les concerts, qui sont un vrai moment de communion avec autrui. C’est aussi un autre rythme de vie, souvent nettement plus fun : on rencontre des gens, on découvre des lieux. C’est en tournée que se fabriquent les meilleurs souvenirs de groupe.


IB: le mot de la fin…

CS: « The world collide, but all that I want is a shady lane »


Release party de l’album à l’Espace B le 1er octobre


Crédits photo: Maxime Chanet