Marianne Danse se met à nu pour ItinéraireBis

ItinéraireBis a posé quelques questions à l’équipe du projet Marianne Danse. Un projet documentaire sur l’état de la scène électronique en France. Un projet beau et ambitieux pour décrire cette initiative de la fête historique dans l’Hexagone. On vous encourage à participer à la campagne de crowdfounding par ici.


Florent, co fondateur de Tapage Nocturne
Jibis, artiste et membre de Tapage Nocturne
Christine, journaliste free-lance en musique électronique et membre de Marianne Danse.


Rappelez-nous l’histoire du collectif (émergence, idées, événements…).


Florent: Tapage Nocturne à la base, c’est une histoire de potes. D’un délire est née une belle aventure qui dure depuis presque 7 ans. J’ai rencontré Victor au lycée sur les bancs de l’école, qui m’a présenté Alex, et tous les trois on a réalisé un premier événement, un mercredi soir dans un club commercial du centre de Lyon. 450 personnes quand même… Mais un beau déficit. Les dix suivantes n’étaient pas mieux, mais c’est comme ça qu’on a pu lancer la machine.

Jibis: Tapage Nocturne c’est avant tout une histoire d’équipe, devenue une famille et d’une génération de jeunes lyonnais apportant une nouvelle identité à la techno. Pour ma part j’ai rejoins le collectif peu de temps après sa création et c’est une belle aventure qui dure depuis.


Comment vous est venue l’idée de ce film docu ?


Florent: Pour lancer la cinquième saison de Tapage Nocturne on a eu l’idée de tourner une vidéo où se succèdent les artistes qu’on a pu recevoir pendant la quatrième saison. Ils y parlent de Lyon, du travail de l’asso… C’était long à faire, 9 mois pour être exact, mais le résultat nous fout toujours des frissons. C’est par ce processus qu’on a souhaité voir un peu plus large : ne pas parler que d’une ville mais d’une scène, d’un pays entier, de la scène électronique française ! On est rentré en campagne il y a deux semaines pour récolter des fonds et, peut-être, tourner ce 52 minutes !


Pourquoi, vous qui êtes de la scène locale, est-ce si important de témoigner de la scène nationale ?


Christine: Le secteur des musiques électroniques connait une croissance exponentielle. Dans l’étude Shotgun que j’ai menée, le constat est sans appel sur les cinq dernières années le nombre d’événements en France a été multiplié par 4, le nombre d’intentions de sortie par 6. Pour faire une étude nationale et réaliste il fallait considérer l’activité de toutes les régions: si Paris est reconnue tel le cœur historique et économique des musiques électroniques, ce qui se crée dans les autres régions est bien moins su et mérite d’être vu. Lyon est incontestablement aujourd’hui la deuxième ville française en terme de dynamique électro: une communauté de clubs, festivals, promoteurs, artistes, labels, média et public s’est construite et impacte l’activité culturelle de la ville mais également de l’ensemble de la région Grenoble, Saint Étienne…

Florent: Ce que nous vivons est historique, il faut documenter ça ! Le secteur est en surcroissance… Aujourd’hui, il faut montrer les visages des acteurs qui font tourner l’écosystème, les petites mains, à tous les niveaux, de tous les styles. Artistes, promoteurs, médias, disquaires, institutionnels… Plus que jamais, l’heure est à la photo de famille. Et puis si on ne le fait pas, qui le fera ?

Jibis : La scène nationale c’est aussi nos inspirations, avec internet tout le monde s’observe et échange à distance. Nous sommes tous lié désormais et non plus isolé dans chaque région. Il y’a un grand vivier de talents en France et notamment cette nouvelle vague d’artistes et promoteurs qui depuis 10 ans a redonné un second souffle à la scène actuelle. C’est une bonne chose de mettre tout ça en avant et de le figer pour l’histoire.


Shotgun a sorti il y a quelques mois une étude sur l’état actuel de la scène événementielle. Quel angle comptez-vous prendre pour vous différencier ?


Florent : Tapage Nocturne est un promoteur qui mise d’abord sur la diversité de ses plateaux. Des gros noms avec des coups de coeur. Des petits avec des gros. Des habitués avec des nouveaux venus. On travaille un plateau comme on travaille un bouquet : il faut de la cohérence et de l’harmonie pour en tirer le meilleur résultat. Mais au delà de l’organisation d’événements, Tapage Nocturne aujourd’hui se diversifie. Par une agence, TN Agency, où on peut vendre des artistes en Europe. Par des conférences. Par ce projet de documentaire qui nous prend actuellement tout notre temps. Là est notre vrai point fort : nous sommes passionnés et constamment en mouvement pour progresser.

Christine : Les deux dressent un constat de la scène électronique française mais le format, les moyens et l’objectif sont différents. L’étude faite pour Shotgun était de quantifier et qualifier la dynamique de ces dernières années autour de la musique électronique à l’échelle nationale et régionale pour mieux valoriser et légitimer le marché et les activités de ce mouvement. Objectif réussi: maintenant on rajoute du son, des images et on entre dans le détail, avec une place plus importante consacrée à l’artistique et à l’humain derrière cette représentation de la croissance du mouvement. Le documentaire est une étape supplémentaire pour rendre compte de l’émulation collective à l’échelle de toute la France.


Comment avez-vous contacté les acteurs pour ce documentaire ? Pourquoi eux ?


Florent : Alors, ce ne sont pas vraiment les acteurs du documentaire car celui-ci n’existe pas encore, ce sont des intervenants prenant la parole pour parler de leur métier, leur vision sur la scène française des musiques électroniques pour nous aider à promouvoir notre campagne et qu’elle réussisse. Si nous arrivons à lever ces 30 000€, alors nous retournerons toutes les interviews ainsi que de nombreuses autres avec du matériel professionnel. Et pour ce qui est du choix de ces intervenants : ils représentent toute la chaîne de valeur des musiques électroniques : artiste > média / distributeur > manager > agent > club / festival > promoteur > billetterie > auditeur, sans oublier le socle institutionnel et politique. Notre campagne montre d’ores et déjà un spectre large des acteurs des musiques électroniques françaises…

Jibis : Un beau panel d’acteurs divers et variés dans les premiers interviews de campagne et on espère vraiment pouvoir retourner les voir avec de meilleurs conditions de tournage.


Comment avancez-vous dans votre campagne de crowdfunding ? Quel est votre objectif ?


Florent : La campagne avance bien, même rien n’est gagné. Une campagne de crowdfunding, c’est trois étapes : un lancement, un rush de fin, et une traversée du désert entre les deux. Tout comme un événement lambda où les gens se précipitent sur les places au dernier moment… Aujourd’hui plus que jamais, on a besoin que toutes les personnes concernées, intéressées fassent un don pour faire exister ce documentaire : après, il sera peut-être trop tard.

Jibis : Nous parlons beaucoup de l’objectif du premier palier qui est de 30 000 euros mais cela reste le palier minimum. A titre de comparaison un film au cinéma coûte en moyenne 4 millions en France pour sa réalisation. Nous espérons que les gens comprendront que le budget et l’investissement personnel est énorme pour pouvoir mettre en image un documentaire. C’est une occasion unique pour nous de raconter ce que sont les années actuelles de la musique électronique.


Si l’objectif est atteint, comment voyez-vous le documentaire ? Pouvez-vous nous en dire un peu plus ? Les gens adorent le teasing….


Florent : Le documentaire sera un voyage à travers la France et les acteurs de la scène. On veut montrer le plus de villes, et le plus d’acteurs possibles ! Le tout en racontant une vraie histoire, qu’il y ai un beau fil rouge tout du long. Ce sera un peu comme prendre sa 2CV et faire un tour de l’hexagone, mais en restant sur son canapé avec une bonne paire d’enceintes pour écouter la super Bande Originale qu’on prépare.


Si vous deviez choisir 5 tracks qui résument bien le documentaire.


Du bon son de chez nous : des artistes de tous horizons qui représente la nouvelle scène française électronique.

La BO de Marianne Danse : Joey Beltram – Drum Unit – 1993 (Jibis Remix)

Basses Terres – Going Until I Am Gone

Folamour – Ivoire

Phazz – Everytime

I Hate Models – Spreading Plague


Le mot de la fin…


Florent : Nous sommes en campagne, soutenez-nous et tournons ce documentaire !

Jibis : Partager un max notre campagne, il reste peu de jours pour nous aider !

Christine : Sortez vos CB, même 1 euro peut faire la différence !


Participer à la campagne en cliquant sur le visuel ci-dessous