Plongeon dans le Weather LSM du 27 avril

Crédits photo : Gilles Letang

C’est un des événements les plus attendus du Printemps ! L’équipe du Weather Festival revient sous une nouvelle forme ce 27 avril à La Seine Musicale, sur l’île Seguin à Boulogne-Billancourt (prendre sa place). Tous les éléments sont réunis pour passer un moment inoubliable : lieu magnifique sonorisé à la perfection + programmation pointue. Nous avons rencontré Brice Coudert, directeur de programmation de l’événement qui nous en dit un peu plus.


Depuis combien de temps préparez-vous le retour du festival ?


On n’a jamais arrêté d’y réfléchir depuis la dernière édition en 2016. Mais disons qu’on s’est vraiment mis au travail sur Weather LSM il y a un an exactement.


Quels étaient vos objectifs lorsque vous vous êtes remis à travailler sur l’organisation ?


Revenir avec un format qui nous plait, et qui ne soit pas qu’un énième festival de plus alignant le même genre de line up que les autres. En 2012, quand nous faisions les premiers Weather, notre but était d’offrir à Paris un grand festival digne des plus grands rassemblements internationaux et arriver à séduire et construire un nouveau public à Paris. Aujourd’hui, le public est là, notre culture a pignon sur rue, et les festivals se multiplient. On s’est dit qu’on voulait proposer quelque chose de plus actuel et moderne. Le genre de festival dans lequel on aurait nous même envie d’aller aujourd’hui.


Peux-tu nous parler des équipes qui travaillent sur le projet ? Qu’est-ce qui a changé par rapport aux quatre premières éditions ?


Ca va peut-être surprendre des gens, mais ce type de projet n’est pas forcement très rentable, il nous est donc très difficile voire impossible financièrement d’embaucher de gens juste pour bosser spécifiquement dessus. L’équipe derrière Weather est donc la même que celle derrière Concrete. On bosse juste tous 2 fois plus. Le seul poste que nous avons rajouté est celui du responsable communication, à qui on a même pas pu offrir une équipe pour l’assister ah ah ! Du DIY pur et dur quoi! Je peux vous promettre que les journées sont longues. Mais bon, c’est ce qu’on aime!


Comment les noms des 3 scènes (Whormhole, HighLight et Bloom) ont-il été choisis ?


On a fait un jeu concours pour proposer au public de choisir les noms des scènes. On leur avait juste fournit des mots clés pour les aiguiller. On est super content des noms sélectionnés. Ils reflètent parfaitement les idées qu’on voulait véhiculer.


L’espace semble avoir joué une place importante dans la conception de l’événement, avez-vous travaillé avec des scénographes ou designers en particulier ?


Ça fait partie de nos petits plaisirs de faire ce genre de choses nous même, et comme dit juste avant, le concept DIY est de toute façon un peu une obligation chez nous. Notre équipe technique, et plus particulièrement son responsable Jonathan Malaisé, ont bossé dur pour proposer des choses vraiment spéciales. Il bosse là-dedans depuis de nombreuses années, connait très bien le sujet, et est en relation étroite avec tous les constructeurs qui nous font tout le temps profiter de leur derniers produits et techniques.

Checkez notre page instagram ce vendredi, on postera des photos et vidéos de l’installation. Je peux vous dire que ca va être très très impressionnant!


Quel serait ton parcours type si il y’en a un ? (En prenant en compte les différents aléas qu’il peut y a voir dans un festival, comme un shot bienvenu ou une rencontre impromptue)


Honnêtement, j’ai choisi avec beaucoup de soin chaque artiste sur le line up, et il n’y aucun que je ne conseillerai pas. Je dirais justement qu’il faut éviter l’erreur du débutant qui est d’essayer de voir un maximum de choses à tout prix, mais plutôt de se laisser porter par le flot, et ne pas avoir peur de rater quelque chose si vous êtes bien sur un stage et que la musique vous plait vraiment. Un festival est une fête avant tout, et planifier une fête c’est pas forcement la meilleure chose à faire. J’ai fait en sorte que tout soit bien à tout moment sur tous les stages.  Laissez donc vous guider par les gens qui vous offrent des shots! C’est peut-être ça le meilleur parcours!


On va pas se mentir, Concrete fait les meilleurs line-up de Paris et tu as un peu ce statut de digger incontestable. Alors parle-nous de cette programmation, est-ce qu’il s’agit principalement d’artistes que tu as dans le viseur depuis longtemps ou y-a-t-il eu des choix de dernière minute ?


Oh la la! Merci pour le compliment, vous me faite rougir! Disons qu’il était déjà impensable pour moi de faire cette édition sans Lanark Artefax. C’est le chouchou d’Aphex twin et de Bjork et d’une bonne partie de la scène underground, et il n’est encore jamais venu à Paris. Son live a été le temps fort de tous les festivals par lesquels il est passé. Ca fait quasi 2 ans que je suis sur le coup, pour être sur d’être le premier à le ramener sur Paris.

En plus évident, Kink était pour moi le headliner parfait. De tous les très gros noms qu’on a l’habitude de voir en festival, il est de loin l’un des plus quali, et probablement un des plus spectaculaires. Si vous ajoutez à ça qu’il est l’un des artistes les plus gentils et avenants qu’on ait rencontrés, et qu’il n’a encore jamais joué à Weather, ca fait pas mal de raison pour expliquer mon choix!

Et dans les rajouts au dernier moment, je dirai la coréenne park hye jin. Son Ep qui a fait un carton immédiat sur Youtube en décembre est sorti alors que ma prog était quasiment bouclée. J’ai mis 2 semaines à convaincre son agent de lui organiser sa première tournée européenne en last minute afin de la rajouter sur notre Boiler Room.


D’un point de vue musical, peux-tu nous parler des nouveaux talents français que tu souhaitais mettre en avant dans cette programmation ?


Il y a énormément d’artistes français que j’adore et qui font des choses incroyables en ce moment. Le niveau a tellement explosé ces dernières années. Mais OKO DJ, Flegon, Tryphème et The Pilotwings font vraiment partie de mes préférés et proposent chacun des choses très spéciales musicalement.

Quand à Anetha, Clara 3000 et Luxor (Shlømo & Antigone), je ne pense pas qu’il soit nécessaire de les mettre avant plus que ça. Ca fait un petit moment qu’ils ont déjà prouvé à tous de quoi ils sont capables.


Aujourd’hui les meilleures programmations sont souvent délaissées pour des événements où la cote est à la hausse sur les réseaux. Penses-tu qu’une communauté d’influenceurs peut se créer et à terme dicter si X événement sera une réussite ?


Le concept d’influenceurs reposent sur un effet de hype et de modes, et ne fonctionne que sur un public un peu jeune musicalement qui va chercher le coté phénomène et va vouloir aller dans l’endroit où il faut être pour se sentir appartenir à la bonne tribu. Il se trouve qu’en ce moment, ce sont les teufs les plus undergrounds possibles où il fait bon être vu, ce qui je trouve, n’est pas forcement une mauvaise chose en soit.  Malheureusement, autant il y a de supers teufs en warehouse, qui font jouer des artistes très intéressants, autant il y en a d’autres, tout autant successful, qui surfent juste sur les codes de la fête liberée/Queer/EBM etc…Mais n’ont finalement pas  grand chose d’intéressant à dire musicalement et culturellement. Le problème c’est qu’une bonne partie du public ne fait pas forcement la différence entre les 2  et se jette dans n’importe quel évent qui annonce un truc en warehouse avec une charte graphique jouant sur les bons codes à la mode du moment. Et je ne parle même pas de la masse de sales types qui profitent de tout ça, et se font de l’argent sur le dos de notre culture.
Conclusion : ne vous faites pas influencer.  Ecoutez un maximum de musique pour bien la décrypter, la comprendre et vous construire des références, et vous aurez besoin de personne pour faire les bons choix. Il y a plein de super teufs où la musique est de qualité. C’est là qu’il faut aller. Dont le Weather LSM! Ah ah!


Comment as-tu construit la timetable ?


J’ai construit ma timetable sans artiste dans un premier temps, en définissant juste quelle vibe et quel genre de musique je voulais pour chaque créneau, histoire d’être sûr d’avoir une ambiance qui colle vraiment à ce que je veux heure par heure. Et ensuite j’ai fait en sorte de coller les bons artistes dans chacune de ses cases.


Pour toi, quelles sont les conditions pour que cette édition soit réussie ?


On s’est chargé de la musique, de la scénographie, d’un soundsystem de compet, et le lieu offre beaucoup de confort en terme de toilettes, points d’eau, espaces extérieurs etc… ça devrait pas mal aider.

Et on peut vous assurer que les artistes sont super motivés et ne viennent pas pour trier les lentilles. Du plus petit au plus gros, ils sont tous surmotivés pour faire quelque chose de spécial!

Le dernier élément dépend du public. On espère qu’il sera fou, respectueux, réceptif, et prêt à danser longtemps. Très longtemps!


Qu’est-ce que tu souhaiterais que le public retiennent de cet événement ?


Chacun aura son petit « moment » de magie à un moment de la teuf, et j’espère juste qu’ils se rappelleront qu’on a bossé 1 an comme des dingues pour leur offrir ça! ah ah!

Sinon, j’aimerai que le public retienne des noms d’artistes qu’il ne connaissait pas avant, des track IDS qui deviendront leurs morceaux fétiches, et des anecdotes qu’ils leur rappelleront à vie ce Weather LSM.


Prendre sa place