Petite histoire du Festival Pete The Monkey par Dimitri, un des acteurs importants du festival

Avant de se retrouver autour de bières sous le soleil de Normandie, ItinéraireBis a posé quelques questions à Dimitri, un des acteurs importants de l’organisation du festival Pete The Monkey. Toujours chaleureux et bienveillant, Dimitri nous raconte l’histoire de Pete the Monkey, le festival qui n’en est pas à sa première grimace…


Peux-tu me raconter la genèse du festival ? D’où vous est venue l’idée ?


Louis, qui a monté le festival avec son frère Rob, était bénévole pour une association en Bolivie (CIWY) à qui on reverse chaque année les bénéfices du festival. Cette association a pour but de créer une nouvelle réserve (Jajc Cuisi) afin d’y recueillir les animaux victimes de braconnage et de déforestation. Un jour, Louis a fait une vidéo d’un singe qui l’imitait en train de faire la vaisselle. Cette vidéo a été pas mal relayée et des médias s’y sont intéressés. Louis a fondé l’association Pete The Monkey et a reversé les fonds récoltés via la vidéo à l’association Bolivienne.

La vidéo a perdu de sa viralité petit à petit, du coup pour récolter de nouveaux fonds, il a monté le festival avec Pauline, Rob et Victor.


Pourquoi ce nom ?


Le singe en question (qui faisait la vaisselle) s’appelait Pedro, d’où la version anglaise : Pete !


Que devient l’association en Bolivie ?


L’association grandit, et la réserve pour laquelle on reverse les bénéfices du festival (la troisième gérée par l’association en Bolivie) est en cours de construction. Ce sera la plus grande réserve de l’association. Il y a un mois on a d’ailleurs reçu un mail faisant un petit point sur la construction de celle-ci : ils viennent d’y installer l’électricité, ce qui est un grand pas pour nous !
Avec le festival, pas mal de bénévoles français qui partent en voyage, font un détour par la réserve pour y passer du temps. C’est génial !


Quel est l’ADN du festival, hormis ses supers bénévoles ?


Je dirais que notre force est de proposer de la musique qu’on ne voit pas partout mais aussi justement qu’on ne propose pas que de la musique.

Je m’explique : côté musique, on propose un grand nombre d’artistes émergents, donc pas forcément connus du (grand) public. Des artistes comme Fishbach, Papooz, Polo & Pan, Agar Agar, l’Impératrice, Johan Papaconstantino, Juliette Armanet, Flavien Berger sont passés par le festival avant de devenir ce qu’ils sont aujourd’hui. Je pense que les gens s’en rendent compte, et sans vouloir être prétentieux, je dirais que ça fait de nous un festival défricheur de talents. Français mais pas que : on essaie de faire jouer pas mal de groupes anglais également comme Palace, Ten Fé, Cosmo Sheldrake, Romare, Kadjja Bonet…

Ensuite, il y a énormément de choses à faire sur le site, des activités en tous genres. Depuis l’année dernière, nous proposons aussi des conférences afin de sensibiliser les gens mais aussi tout simplement pour échanger et débattre sur différents sujets importants à nos yeux. On est aussi un peu coupé du monde car le réseau n’est pas top (rires) en bordure de mer. Le cadre est vraiment idéal.


Vous proposez beaucoup d’activités donc, est-ce votre point fort ? La programmation musicale n’est pas le centre du festival ?


La programmation musicale reste ce qui fait la force du festival mais oui en effet on se démarque beaucoup des autres évènements en proposant un grand nombre d’activités et d’ateliers en parallèle. C’est la meilleure façon de faire interagir les festivaliers entre eux, avec les intervenants ou même les équipes du festival.

Ces activités permettent souvent de créer, de se métamorphoser, d’apporter quelque chose qui rattache le festivalier à Pete The Monkey. Et encore une fois, c’est aussi une façon de partager un moment, une activité à plusieurs. Pete The Monkey c’est aussi ça : des rencontres et des découvertes !


Vous proposez justement une programmation musicale très française et des têtes qu’on ne voit pas ailleurs, un peu dans la lignée du Popup ?


Alors oui c’est vrai qu’on utilise un peu le Popup comme laboratoire. Pas mal de groupes passés par le Popup jouent également à Pete. C’est une véritable chance pour nous de pouvoir voir jouer les groupes avant qu’ils jouent sur le festival. Le Popup c’est une petite salle de concert à l’échelle des salles parisiennes, un peu comme Pete The Monkey est un petit festival à l’échelle des festivals français comme We Love Green, This is Not a Love Song, Rock en Seine… Mais en effet des artistes comme Fishbach, Johan Papaconstantino ont fait leur premier concert parisien au Popup, et sont venus plusieurs fois sur le festival depuis.

Cette année (2018-2019) au Popup on a adoré Elder Island, Feng Suave, Murman Tsuladze et Oscar Jerome, on aura la chance de les avoir au festival cet été !


Un artiste programmé dont vous êtes fiers cette année ?


KAKKMADDAFAKKA !


Il y aura-t-il des nouveautés pour l’édition 2019 ?


Oui, il va y avoir un nouvel espace un peu secret, ca vaudra le détour donc j’espère que la plupart des festivaliers le trouveront !

On accentue aussi notre démarche éco-responsable en commençant par sensibiliser encore plus qu’avant toutes les personnes avec qui on bosse sur le festival, des bénévoles aux intervenants. C’est important.


Les billets sont partis comme des petits pains cette année, avant même d’annoncer la programmation, comment expliquer ce succès ?


Le festival grandit chaque année, mais de façon très naturelle, organique, mais aussi de façon cohérente. On ne double pas la jauge d’une année à l’autre. D’autre part, on se rend compte que pour la plupart des festivaliers, ils en sont à leur 4ème, 5ème ou 6ème édition. Les festivaliers des premières heures sont encore là et c’est aussi grâce à eux que l’esprit et l’image du festival perdurent. Les gens reviennent donc année après année.

Crédits photo : Damien Guillaume

Ensuite je pense aussi que la programmation a son rôle à jouer, comme on le disait plus tôt, le fait de programmer des artistes qui sont exposés à une certaine popularité par la suite, ça nous positionne comme un festival défricheur de talents et les gens le remarquent.


En parlant de démarche éco-responsable, peux-tu nous en dire plus sur le rallye vélo ?


L’idée est de faire quelque chose de nouveau encore une fois et drôle aussi. Du coup c’est rendez-vous à Rouen, pour une cinquantaine de festivaliers, qui vont donc rejoindre le festival depuis Rouen en vélo. On récompense tous ceux qui auront fait ce petit rallye, avec des goodies du festival, des pass pour accéder à des activités sur le festival comme le sauna, et un petit rafraîchissement à l’arrivée bien sur !


Vous avez fait un Pete the Monkey tour à Londres, et vous êtes proches des îles anglaises, pourquoi ?


Une partie de l’équipe est franco-anglaise et une partie est basée à Londres, et pour nous c’est assez important de s’inspirer de la culture anglaise et de leur relation avec les festivals. Les festivaliers anglais apportent aussi un côté un peu plus décalé, une autre façon de profiter de ce type d’évènements !

Aussi, beaucoup de groupes anglais nous inspirent, la musique et l’Angleterre ont une histoire particulière. Du coup en organisant une soirée promo à Londres, c’est une façon pour nous de retrouver et de se reconnecter avec les anglais qui viennent sur le festival. C’est aussi un moyen de rencontrer et de découvrir de nouveaux collectifs, de nouveaux intervenant potentiels. De plus, le festival est situé en Normandie à 20 minutes de Dieppe où arrivent des bateaux depuis Brighton, donc on est vraiment pas loin !


Quels seront les stand de foods cette année ? Peux-tu nous en dire un peu plus sur l’aspect “veggie écolo” et nous mettre l’eau à la bouche ?


Cette année on interdit complètement le boeuf et l’huile de palme à tous nos food trucks et on interdit aussi le plastique : que de la vaisselle biodégradable ! On demande à chaque food truck de proposer un minimum d’une option végétarienne. On essaie de sourire au maximum aux produits locaux. Pour éviter le gaspillage, on redistribuera aussi les produits comestibles restants aux associations locales.

Côté goût, on a la chance d’avoir des food trucks anglais notamment, The Cheese Truck, ils font des supers Grilled Cheese… J’ai aussi hâte de testé Luardos qui fait de la Mexican street food !


Pour finir, le festival en un mot ?


Plaisir !

Retrouvez les monkeys venus de France et d’Angleterre du 11 au 14 juillet prochain, à Saint-Aubin-Sur-Mer.


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